Un quintet originaire de Valence explore le post metal à travers un premier album découpé en cinq mouvements, mêlant riffs lancinants, phases ambient et une approche torturée, tout en intégrant des éléments incantatoires et des zones atmosphériques, offrant une expérience d'écoute immersive.

Båkü est un quintet originaire de Valence (Drôme) officiant dans le post metal. Encore un me direz-vous, sauf que ce groupe-ci s’emploie, en faisant un groupe méritant qu’on se penche dessus. Déjà le nom « Båkü » n’est pas du tout une référence a la capitale de l’Azerbaïdjan mais évoque une chimère tirée de légendes japonaises, il s’agit d’une entité rêgnant sur la nuit et se nourrissant de l’esprit des endormis…

Découpé en cinq (plutôt longs) mouvements nommés « Opposite », Soma est un premier album qui reprend à sa sauce les riffs lancinants typiques du style (avec des inspirations notables du côté d’Amenra ou de Cult Of Luna) avec des cris écorchés (avec quelques répétitions douloureux comme sur la seconde partie d' »Opposite 1″). Le quintet drômois se distingue aussi par ses phases ambient sur quelques intros ou séquences (avec quelques samples vocaux), le chanteur utilisant un oscillateur s’intégrant aussi au reste des morceaux (la mention « à écouter au casque » en étant plus que justifiée).

Passant de l’incantatoire (« Opposite 2 ») au minimalisme particulièrement bouleversant (« Opposite 3 ») en passant par des zones atmosphériques plus émotionnelles (« Opposite 3 » et sa progression ponctuée d’un pont fait de sons synthétiques), Båkü termine avec un « Opposite 5 » encore plus tendu, aux blastbeats introductifs suivis d’ultimes assauts de lourdeur sèche, constamment menaçante.

Difficile de se montrer original dans le style aujourd’hui, pourtant le quintet réussit à complètement nous embarquer dans son approche aussi torturée qu’exigeante. Vous n’en dormirez plus…