No compromise ! S’il est bien un groupe qui mérite qu’on dise ça de lui, c’est bel et bien Overkill. Depuis son premier album Feel The Fire en 1985, jamais le groupe n’a dévié de la voie d’un thrash metal sans concession. Ce quatorzième album ne voit donc pas Overkill se mettre au metalcore ou inclure des vocaux féminins et des violonades. Il faut dire que la période est particulièrement propice à un nouvel album d’Overkill, l’année 2004 ayant notamment vu le succès de vieilles gloires du thrash toujours saillantes : les derniers albums de Death Angel, Exodus ou les anciens titres d’Anthrax réenregistrés avec Bush au chant. Quant à ce début 2005, le nouveau Kreator a fait grand bruit. C’est chez Regain Records que Overkill a décidé de sortir son quatorzième opus.
Si la production des derniers méfaits de Death Angel, Annihilator, Anthrax, Kreator ou Exodus était boostée aux hormones de croissance, Overkill a plutôt opté pour un son old-school. Ça change des prods trop lisses, le groupe ayant clairement voulu obtenir un son qui sente la sueur. Cependant, ce choix de production a tendance à rendre le tout assez monolithique. Le son n’est pas mauvais pour autant : la basse claque, les rythmiques des grattes défouraillent. Mais ce son cru, durant 50 minutes, n’aide pas beaucoup à la digestion de cette galette.
Surtout qu’on a trop l’impression que les morceaux se ressemblent avec toujours ces rythmiques sans concessions et ces riffs gras. L’ensemble sonne donc trop répétitif pour être vraiment passionnant et il manque une certaine folie, au contraire du dernier Annihilator. Certains morceaux se détachent quand même du lot. « Love » au groove dévastateur notamment, qui malgré son titre n’est absolument pas une zolie ballade pour compter fleurette à sa douce avec une rose dans le bec (on est chez Overkill que diable, pas chez Metallica :p). « Bats In The Belfry » qui tend plus vers le power metal que vers le thrash, avec un des solos de gratte les plus intéressants du disque et une progression finale pleine de rage et de puissance. « Wheelz » le mid-tempo du disque comporte un refrain aux accents sabbathien, dommage qu’il soit un peu long. « Play » groove de façon insolente, pouvant rappeler Pantera dans sa première partie. « Old School », qui clôture le disque, est vraiment le titre qui se détache le plus du lot : très punk avec un refrain à la Ramones.
ReliXIV ne sera sûrement pas l’album thrash metal de l’année. Cependant, il fera certainement plaisir aux fans de cette vénérable formation, ravis de voir que leur groupe préféré en a encore dans le bide. Ceux qui veulent découvrir la bande à D.D. Verni (basse) et Bobby « Blitz » Ellsworth (chant) seront plus inspirés de se tourner vers The Years Of Decay ou Horrorscope.
N’oublions pas, pour finir, de toucher un petit mot sur la voix de Bobby, toujours égal à lui-même sur cette nouvelle galette. Il n’y en a pas deux comme lui dans le milieu du thrash, voir même du metal au sens général. Genre de Bon Scott sous amphé ou de Udo Dirkschneider (Accept, U.D.O.) convulsif, on aime ou on déteste cette gouaille immense et cette voix si particulière.
- within your eyes
- love
- loaded rack
- bats in the belfry
- a pound of flesh
- keeper
- wheelz
- the mark
- play the ace
- old school