Hacride n’est pas un nouveau venu sur la scène française, le groupe existant depuis 2001, mais Deviant Current Signal est leur premier album, qui sort sur Listenable Records après une démo plutôt bien accueillie.
Groupe du collectif Klonosphère (Klone, Scarr, GTI, Trepalium, Anthurus d’Archer) du centre/ouest, on ne peut éviter d’en parler dans cette chronique car ce collectif a de quoi nous étonner, le bouillonnement de créativité qui l’anime étant présent dans tous ces groupes et particulièrement dans cet album d’Hacride.
L’innovation et la recherche d’une personnalité propre transparaissent clairement sur cet album mais aussi une faculté d’assimiler et de digérer les influences des groupes métal les plus novateurs de la fin des années 90 et les mixer dans un melting-pot inventif. On retrouve donc dans la musique d’Hacride le meilleur du death technique et des rythmiques saccadées thrash, ainsi qu’un côté plus rock, mélodique et atmosphérique.
Je ne peux m’empêcher de faire le rapprochement avec Textures, car Hacride est un groupe de la trempe des hollandais, piochant dans les éléments les plus extrêmes comme les plus mélodiques du métal, pour se forger un son unique et polyvalent, très riche et sans cesse changeant. Aucun des morceaux n’est prévisible et on se laisse encore surprendre à chaque changement de riff ou de tempo après des dizaines d’écoutes. Rien ne permet de s’attendre aux saxophones jazzy improvisés délirants très bien placés sur « Protect », qui me font penser aux interventions de sax du groupe américain Yakuza.
Même si l’album est loin d’être un concentré de démonstration, tous les musiciens du groupe se révèlent excellents et leur jeu varié, les guitares empruntent toutes les techniques du métal, taping et harmoniques en tête, sur des rythmiques saccadées appuyées à la double comme des riffs techniques parcourant le manche. Le batteur est tout simplement phénoménal, mais c’en est presque logique, le batteur est forcément la force des groupes extrêmes qui sortent du lot.
Son jeu est souvent très rapide, les blasts sont nombreux, mais la brutalité pure n’est jamais de rigueur, la puissance de frappe n’oubliant pas la finesse. A cette agressivité, qu’illustre aussi une voix plus hardcore que métal, éructée en cris scandés ou en longs hurlements monocordes, s’opposent des passages aérés, où les guitares sont plus reposées, sur un métal mid-tempo.
Même si la musique d’Hacride est globalement plus rageuse et directement métallique que celle de Klone, ils partagent un même esprit, une atmosphère apocalyptique comparable, et un réel rapprochement dans le principe de composition de certains passages des 2 groupes est décelable. On peut supposer qu’ils se sont influencés l’un l’autre, et c’est au bénéfice des 2!
Produit par le groupe lui-même avec Franck Hueso (Hellmotel, Inside Conflict…), le son est énorme. Seule ombre au tableau, seulement 8 titres (35 minutes quand même), dont à la fin 2 issus de leur démo, dont la production est inférieure mais toutefois tout à fait correcte, surtout que les compositions ne dépareillent pas par rapport aux nouvelles.
Ce Deviant Current Signal d’Hacride est clairement mon coup de coeur du moment. On attend avec impatience de les voir sur scène car vu le potentiel, il ne leur manque plus qu’une réputation live pour se faire un nom.
- human monster
- typo
- this place
- polarity
- flesh lives on
- protect
- cold (demo version)
- down (demo version)
Une tuerie absolue. Complètement d’accord avec la chronique, voici un album qui comptera en 2005, et qui est pour le moment la meilleure sortie française de l’année…
en attendant les sorties Kaizen, Gojira et The Old Dead Tree?On verra. »protect », « this place » et « huamn monster étant enaurmes, il me le faut cet album!
Superbe chronique !!
Juste une précision : Klonosphère et Poitiers, c’est le centre ouest ;-)
Il ne vous reste plus qu’à les voir en live pour boucler la boucle !
Poitiers en force!! ;-)
argh oui, j’ai merdé en tapant! je corrige.