Il leur aura fallu 8 ans, 8 ans pour nous sortir ENFIN un nouvel album après un Soul Searching Sun que j’avais trouvé à l’époque décevant par rapport aux superbes Ugly et surtout River Runs red. En tout cas ils y auront mis les moyens pour leur retour les petits gars à grand coup de promo monstre, d’un concert « de la reformation » avec DVD et tout le toutim. C’est donc avec plaisir qu’on retrouve la bande avec son line up original dont leur dépressif leader Keith Caputo.
En ce qui concerne le dernier opus en date je dois dire que j’avais été déçu car je trouvais le disque plus « lumineux » à l’image de la pochette du cd d’ailleurs, et c’était un des traits caractéristiques du groupe cette espèce de noirceur et de tristesse ambiante. Pour autant le disque présentait nombre de morceaux intéressants, voir captivant comme le fameux « Weeds » ou un bon lot de ballades assez rafraîchissantes. C’est donc sans trop savoir ce qui allait leur tomber sur le coin du nez que les fans attendaient cet album.
Autant le dire tout de suite je ne retrouve pas cette noirceur sur ce disque et c’est un des premiers points importants que je signalerais sur ce disque. Inutile de cacher que j’en suis un peu déçu et que j’espérais revoir pointer le nez de la dépression sur ce disque. Tant pis, le contenu sera peut-être à la hauteur de l’attente des fans.
En commençant par « Love To Let You Down » le groupe frappe fort. Peut être (sans doute même) le meilleur morceau de l’album pour ouvrir le LOA version 2005.
Premier constat rapide la voix de Keith a évoluée, elle n’est plus aussi aiguë que par le passé et même que sur Soul Searching Sun. Evolution qui change d’ailleurs radicalement le style pratiqué par le groupe et lui enlève au passage une bonne part d’originalité. Le timbre de Keith était si particulier qu’il est difficile d’entendre LOA avec une voix différente. Ceci dit pour ceux qui ont le dvd/cd du live « river runs again » on sentait déjà que la voix était différente, et que le pauvre bougre semblait un peu souffrir pour sortir ce son si atypique de sa bouche. Donc merde, ça fait un peu mal.
Pour autant la chanson est excellente, bien rythmée, variée et péchue.
Le son quant à lui est plus rock que par le passé, moins métal. Et c’est d’autant plus vrai sur un morceau comme ce « Last Cigarette » qui sonne carrément rock. Ok un gros rock mais le tout est moins incisif que par le passé et fait donc pour le coup moins métal. C’est d’ailleurs pour ça que je n’ai pas voulu mettre le terme de métal dans le genre, décision certes surprenante mais qui prend son sens à l’écoute de cet album.
Malheureusement la suite de l’album ne tient pas vraiment ses promesses et le groupe nous balance des morceaux assez plats, surtout avec ce « Don’t Bother » carrément pénible et sans grand intérêt. Certes cette suite n’est pas mauvaise, elle réserve même son lot de surprise avec l’étonnant « No One Survives », morceau piano/voix où Keith nous montre que, même si son timbre a changé il sait toujours superbement bien chanter. Dommage qu’il soit si court ce morceau d’ailleurs et on finit la courte minute 30 en en voulant plus!
Surtout qu’il est suivi par un morceau qu’on pourrait rapprocher des sorties néo-rock de l’époque. Encore une fois pas mauvais, mais pas jouissif.
Il aura donc fallu attendre 8 ans pour que finalement Life Of agony nous sorte un album moyen, alternant morceau moyen et morceaux excellents. En un sens ce sont d’ailleurs ces très bon morceaux qui sauvent l’album dans sa globalité, sinon il aurait peut être dépassé difficilement la moyenne ce Broken Valley. Le grand retour de LOA n’aura donc pas eu complètement lieu comme j’aurais pu l’espérer, ça n’est sûrement pas avec cet album, en tout cas qu’ils nous ferons le coup d’un River Runs Red 2.
En espérant en tout cas qu’il ne faudra pas encore attendre 8 ans avant de pouvoir entendre l’album suivant.
Note Dah-Neir : 13/20
Contre-avis NEUROTOOL :
Si je pouvais m’immiscer dans cette chronique de mon auguste confrère, je viendrais certainement saper une bonne partie de sa démonstration… Coquetterie de fan me direz-vous… Ah je peux ?! Bah ok !
Que les choses soient claires, je suis fan de TOUS les albums de LOA, même si le River Runs Red n’est pas forcément mon préféré…c’est dire ! J’irais même plus loin en disant que jusqu’à présent chaque écoute d’un album me laissait parfois un goût amer, un goût d’inachevé… Chaque album révélant trop facilement ses faiblesses, maladresses. Je fus néanmoins attaché à ce groupe dès les premières écoutes, chaque faiblesse, maladresse trouvant grâce à mes yeux… Une question d’équilibre sans doute…
Si ce groupe s’est imposé à moi, c’est bien grâce à la voix de Keith Caputo. Là où elle me paraissait indécise, portée par de trop frêles épaules voire limite pédante pour un premier opus, elle trouva ses marques sur le second puis au fil du temps évolua, s’affirma comme une voix au charisme inimitable, d’un potentiel émotionnel rare, fragile équilibre entre intimisme et puissance. C’est donc avec un plaisir non feint que je retrouve cette voix, qui pour moi n’a jamais été aussi bien maîtrisée et qui me file toujours autant de frissons !
Pour le reste, il est clair que le groupe poursuit son chemin…et de la plus belle manière qu’il soit ! Enfin, le style est racé, équilibré, quasi sans faille ! Comme toujours dans la musique de LOA, il faut prendre son temps, la laisser vous séduire car elle ne se présentera certainement pas sous ses plus beaux atours dès la première écoute… Par pudeur peut-être.
Avec ce nouvel album, LOA nous présente des compositions « d’auteurs » j’ai envie de dire, loin des contingences metal, hardcore mais avec un sens de la concision, de la composition et du mix hérité de ces influences! Histoire de schématiser, je dirais que le côté « pop » développé sur l’avant dernier album Soul Searching Sun est ici encore bien présent mais sait faire entrer dans la danse ses vieux démons du metal et du hardcore. Et de vieux démons, ce Broken Valley n’en manquera pas ! Il suffit de se pencher sur des titres tels que « Junk Sick », « The Day He Died » « No One Survives »… Bref le groupe a certes évolué, mûri voir vieilli… Pour autant, la sagesse ne leur a pas apporté la paix intérieure, et vous pourriez bien vous retrouvez au cœur de l’œil du cyclone d’une noirceur non feinte… N’y prenez garde, la chute en vaut la peine!
Note Neurotool : 17/20
- love to let you down
- last cigarette
- wicked ways
- don’t bother
- strung out
- junk sick
- the calm that disturbs you
- no one survives
- justified
- the day he died
- broken valley
- room 244
un groupe à l’agonie?
haha humour…
sincerement river run red est un de mes album preferes de la decennie passee ,au meme titre qu un blind de c.o.c,vulgar display of power d un pantera ou bien encore urban discipline de biohazard..je regette profondement le revirement rock de l.o.a et j espere un jour avoir le meme frisson que j ai eu a l ecoute du redoutable method of groove….wait and see ,sans trop d espoir.