Le split est un bon moyen de se faire connaître dans la scène hardcore. Ici, c’est sûrement la raison qui a poussé les deux groupes à faire ce split, qui permet à Whatever It Takes de sortir ici leur première production en utilisant la notoriété relative de King Of Clubz pour se faire connaître.
Le groupe belge Whatever It Takes, quartet formé en 2004, était à l’origine un side-project de membres de Outcast (du death metal belge, pas le groupe thrashy essonnien) devenant petit à petit un groupe à part entière et stable.
WIT nous propose un hardcore métal très rentre dedans, brutal et rapide. La comparaison avec Children Of Gaia est ici tout à fait adaptée car leur musique est en beaucoup de points similaire. En guise d’intro de chaque morceau, on peut entendre des samples de dialogues en anglais, issues de Fight Club pour la plupart d’entre eux… Choix judicieux et cohérent, la musique du groupe est un uppercut.
Chose frappante à l’écoute de ce split, le son du groupe est vraiment roots. Il est même crade, vraiment hardcore façon DIY. Ici aussi, tout comme Children Of Gaia, ce son caractéristique confère une personnalité au groupe, alors qu’un son plus clean aurait sans doute fait perdre de l’intensité à la galette.
Les riffs proposés par le groupe belge sont bien métal, thrash par moments, lourds et relativement simples mais groovy, à la Shattered Realm (le groupe belge est un gros fan de ce groupe). Dans tous les cas, efficaces. La batterie, quant à elle, rapide est un euphémisme pour la décrire. Elle est à deux cent kilometres-heure ! De la double, des cymbales, de la double, de la double, de la double et des cymbales. Duracel aurait pu embaucher ce mec au lieu de s’emmerder avec des lapins roses qui courent en plein désert. Endurant, très rapide, énergique donc et… précis (c’est mieux que de taper n’importe comment). Le batteur est le moteur du groupe, il accélère, ralentit, dicte les moshparts. Les titres s’enchaînent bien, sont plaisants, bons et égaux. Pas de titre phare et de titres moins dignes d’intérêts. Tout se vaut, et c’est un point très positif. Un amateur du style ne peut qu’être conquis.
King Of Clubz, groupe de l’Illinois, a débuté sa carrière en 2002 et n’ont sorti qu’un album très délicatement nommé The Day You Die avant ce split.
Que nous propose ce groupe ? Le résultat d’un accouplement entre Shattered Realm (une des rares influences citées par le groupe, décidément… ) et Madball (dont le morceau « Down By Law » est repris). C’est à dire mosh, mosh et mosh ! Les riffs sont directement issus de l’école new-yorkaise, avec une touche de modernité prononcée façon Hatebreed. C’est relativement mid-tempo, très métal, simple, bien produit. Honnête. Le chant, bien agressif et hurlé dans les graves, est l’élément le plus en avant. D’une parce qu’il est plus audible que le reste des instruments, et de deux car c’est sans doute l’élément le plus efficace du groupe. Chacun son ‘arme’. Les titres s’enchaînent bien tout en étant dans un style pas connu pour être des plus créatifs, mais là le goût de déjà vient vraiment à l’esprit. En fait, le problème le plus gros, pour moi, est que les titres du groupes sont linéaires et prévisibles et les influences trop palpables. Mais en même temps, ils auraient pu être influencés par des groupes plus pourris…
En définitive, on a ici un split intéressant qui permet au groupe belge de profiter de la notoriété du groupe américain pour se faire un nom. Car c’est sans conteste Whatever It Takes qui vaut le coup d’œil sur ce disque là. Une bonne surprise, en espérant un album aussi efficace, mais avec cette fois une production meilleure (mais toujours avec un son relativement crade, quand même).
Whatever It Takes 8/10
King Of Clubz 6/10
- paying price (whatever it takes)
- teddybear bastard (whatever it takes)
- mister money makin’ mainstream (whatever it takes)
- cold as ice (whatever it takes)
- champagne whores (whatever it takes)
- dirty rat-race (whatever it takes)
- suffering begins (king of clubz)
- betrayed (king of clubz)
- pass me by (king of clubz)
- inked in blood (king of clubz)
- down by law (king of clubz, reprise de madball)
Vais pécho ça pour voir !!!