C’est avec plaisir et appréhension que j’ai reçu cette nouvelle galette de Pain Of Salvation. Plaisir car les Suédois ne m’ont jamais déçu, au pire dérouté lors de leurs dernières expérimentations, et appréhension car après tout les délires musicaux de Be étaient quand même pour moi en deçà du niveau du groupe duquel j’étais tombé amoureux fou au moment de la sortie de The Perfect Element Part I. Quelques écoutes plus tard, le plaisir était toujours là, mais les appréhensions avaient totalement disparu.
Scarsick marque le retour de Pain Of Salvation vers ce qu’il sait faire de mieux : le métal progressif de qualité. L’album est un savant dosage d’expérimentations et de tradition. Les deux premiers titres « Scarsick » et « Spitfall » sont dans la lignée du POS des premiers albums, même si le chant rappé de Daniel peut parfois faire penser à Clawfinger. Le groupe enchaîne ensuite avec une de ses plus belles ballades (du niveau de « Second Love » sur Remedy Lane) : « Cribcaged » est un petit bijou d’émotion pure. Place ensuite à l’expérimentation avec deux titres complètement « fous » : « America », à la saveur de comédie musicale, qui rend hommage à la comédie musicale « West Side Story » de Bernstein en faisant un gros clin d’œil au titre du même nom. On se croirait revenu le temps d’un titre en plein milieu d’une rixe entre les Sharks et les Jets. Puis on arrive sans prévenir au cœur d’un des titres les plus originaux jamais composé par le groupe, voire par un groupe de métal prog tout court. « Disco Queen » prouve comme son nom l’indique que métal prog et disco peuvent faire bon ménage le temps d’un titre. A une rythmique qu’on croirait tirée d’un titre de Boney M ou des Village People viennent s’ajouter des riffs puissants pour un mélange inédit. Daniel s’en donne à cœur joie vocalement et s’arrache les cordes vocales sur le refrain, mélange de James LaBrie et de Patrick Hernandez.
La seconde partie du disque (oui, le disque est arbitrairement découpé en deux faces, « Side A » et « Side B ») offre des titres sans doute moins accessibles au premier abord, mais non moins intéressants. A commencer par ce « Kingdom Of Loss » qui nous rappelle The Perfect Element Part I, et pas uniquement par son titre. Les arpèges de guitare ont la part belle, tout comme sur « Idiocracy » qui est également remarquable. Le climax de l’album est atteint avec le dernier titre, « Enter Rain » dont la lente et progressive montée en puissance est un véritable délice.
Les paroles sur ce disque sont très travaillées et très fouillées, avec de multiples références, et bien que le promo que nous avons reçu ne le laissait pas deviner, Scarsick est bien la suite tant attendue du concept album The Perfect Element part I. Nul doute que beaucoup de plaisir est encore à venir en décortiquant tout le concept à partir du livret.
A noter, et c’est appréciable, que le son du groupe s’est considérablement amélioré sur cette dernière production, et qu’il bénéficie d’un son un peu plus pêchu que sur les précédents disques. De plus, le départ du bassiste Kristoffer Gildenlöw passe pour ainsi dire inaperçu tant l’intérim assuré par Daniel sur l’album est de qualité.
Bref, moi qui avouais ne pas rentrer totalement dans Be, trouvant l’album de qualité mais trop décousu, Scarsick a fait renaître tout l’enthousiasme que j’avais pour ce groupe. Pain Of Salvation tutoie à nouveau l’excellence qu’il possédait lors de l’enregistrement de ses trois premiers disques. Bravo messieurs, et vivement les concerts.
- scarsick
- spitfall
- cribcaged
- america
- disco queen
- kingdom of loss
- mrs modern mother mary
- idiocracy
- flame to the moth
- enter rain
l’album crie qualité! 16/20
Tres bon album comme d’hab! Sans etre un album ultime, c’est du bonheur. Meme si Be est tres bon, je prefere ce POS pour ma part…
Tiens rico on t’as reconnu … :)
M’insulte pas! Merci…
ou as tu vu une insulte ? :)
Bref , recentrons sur le disque, merci …
EX-TRA-OR-DI-NAI-RE!!! Pain Of Salvation nous prend une nouvelle fois à rebrousse-poils, et nous offre un album complètement dingue: expérimentations, coups de folie, émotions fortes… Bref, le premier grand choc de l’année (pour ma part!).
1er écoute studieuse… c’est « touffu » ce truc, va y avoir du boulot…
Perso, je préfère la face B, les « pitreries » du genre « America » ou « Disco queen » ont du mal à passer…