Si ce n’est déjà le cas (je ne lis pas toutes les revues scientifiques, oh !), il serait intéressant qu’une étude soit faite sur l’impact que peut avoir sur le ressenti éprouvé à l’égard d’une œuvre le mystère s’attachant à cette dernière.
Enfin, pour être plus précis, l’importance de l’impact car il me semble évident que le mystère qui peut entourer un projet suscite inévitablement un intérêt que l’on ne nourrit pas forcément si l’on sait tout des protagonistes ou du contexte l’ayant enfanté.
Vous vous doutez bien que je ne vais pas m’emmerder à pondre un paragraphe introductif pareil s’il n’y avait pas un lien à faire avec l’album dont il est question. Et ce lien quel est-il ? Et pourquoi m’est-il venu à l’esprit ?
Parce que j’ai une case en moins ? Je ne crois pas.
Pour une raison principale : la pochette de ce Vanskapt. Elle ne vous en rappelle pas une autre ? D’un groupe pratiquant le même genre de musique (parce que je vous connais, vous êtes allé voir de quel type de musique il s’agit).
Toujours pas ? Et Silencer, Death pierce me, ça ne vous dit rien !? Voilà on y est. Silencer, donc, groupe on ne peut plus mystérieux et on ne peut plus intéressant, vous en conviendrez.
Skendöd s’inscrirait donc dans la même lignée ? C’est mon hypothèse, oui car les 2 éléments (mystère et intérêt) sont bel et bien présents.
Le groupe est musicalement le bébé d’un dénommé Arni, Islandais de son état, qui s’est adjoint les services vocaux d’un dénommé Ulf poussant la chansonnette sur Livsnekad, le projet de 2 membres de Shining. Arni est également la tête pensante (et le corps agissant) du (très bon) one man band Dysthymia dont le premier album est sorti la même année que ce Vanskapt, à savoir 2008.
Où est le mystère ? Ben on ne sait pas à quoi ressemble Arni, il nous pond la même année 2 albums à franchement éviter pendant une bar mitzva, Skendöd n’a – scandaleusement – aucun label, l’album est difficilement trouvable, bref tout est en place pour qu’une sorte de culte émerge.
Encore faut-il que la qualité soit au rendez-vous, bien évidemment. Et c’est, arrêtons là le suspense, clairement le cas. Les 2 influences majeures ont déjà été citées un peu plus haut : Silencer et Shining. L’ombre malsaine du premier ne plane pas uniquement sur l’esthétique ; elle a pleinement déployé ses ailes macabres sur chacune des notes de ses 55 minutes de black doomisant pétri de désolation – le côté psychopathe moins prononcé, quand même. On pourrait également penser à Krohm sur certains passages « éthérés ».
On retrouve ce qui a valu à ces chantres de la mélopée radieuse de devenir des incontournables du mouvement black dépressif : morceaux très longs pour la plupart, vocaux vomis ou plaintifs, variété des tempos (même si le mid prédomine), son de gratte clair et massif, une basse tourbillonnaire soulignant le caractère inexorable de la basse condition humaine (wow pas mal celle-là, je la garde) ; tout ça, bien sûr, au service de mélodies lugubres et torturées.
L’Islande ne fait pas vraiment partie du peloton lorsque l’on songe à une nation pourvoyeuse de black metal. Gageons que ce fer de lance particulièrement doué permettra l’émergence d’une flopée de groupes talentueux.
Impossible de finir la chronique d’un groupe pratiquant une musique aussi noire sans une remarque négative : cet album n’a qu’un défaut, celui de ne pas être sorti en 2009 ; du coup je ne peux pas le mettre dans mon top 10.
- prolog (vanskapt)
- dess vidriga djup
- anorexians svarta angel
- tiden brännet allt
- filosofen, emissarien och arki
- epilog (Ångest)