Type O Negative – Bloody Kisses

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Style: metal gothiqueAnnee de sortie: 1993Label: Roadrunner Records

Si ça c’est pas un album qui pose les fondements d’un genre je veux bien me couper les ongles et m’en faire un collier de nouilles ! Fans de groupes goth scandinaves à la voix profonde et bien masculine sachez que ceux à qui vous devez réellement allégeance c’est les amerlocs de Type O. Bon sang quelle découverte ce fut à l’époque… Qu’est-ce que j’ai pu pleurer en regardant ma compagne la lune, légèrement voilée par la course douce des nuages, tout en songeant rêveusement que la réalité n’était finalement rien d’autre que… Bon j’exagère un peu, on est quand même loin d’être en présence d’une musique mièvre et de paroles à l’eau de rose.
En termes de paroles, il faut tout de même rappeler que l’ami Peter Steele, sortant encore fraîchement de l’expérience punkisante de Carnivore, nous assène un texte/mise au point des plus clairs adressé à ceux qui l’accusaient tantôt de fascisme, tantôt de gauchisme dans un tonitruant We hate everyone. On peut donc aussi bien croiser des évocations gothico-romantiques faites de charmantes innocentes (hum…) en proie à une tentation plutôt ambiguë (Christian woman) que des textes « fuck off » et complètement second degré (Kill all the white people) ou franchement noirs (Bloody kisses). La propension à l’humour (des instrumentaux complètement déjantés où l’on entend une victime de sacrifice se faire avaler par on ne sait quel monstre ; auto dérision flagellisante dans la formule en dos de pochette : « don’t mistake lack of talent for genius ») et à la finesse de composition plaçait déjà les hommes verts au-dessus de la mêlée.

Musicalement, c’est probablement l’album le plus varié de la discographie. On passe du bien gras bien doomy 5km/h ((Bloody kisses ; Too late frozen) au punk rock core ( We hate everyone, Kill all the white people) sans oublier les sonorités indiennes (can’t lose you) ou « pop peace and love 70’s » ( Set me on fire) : un superbe melting pot d’influences diverses et pourtant si complémentaires quand on appréhende la paradoxale cohérence de ce bijou.
C’est sur cet album qu’on trouve le désormais emblématique et incontournable Black n°1, qui n’est pourtant pas, ma foi, mon préféré. Hymne d’ailleurs repris par les presque plagiaires End of Green qui font quasiment figures, avec les finlandais de The 69 eyes, de tribute band.

Même si, selon moi, October rust est l’album qui vieillira le moins, sans ce Bloody kisses je pense que nombre de groupes n’auraient pas vu le jour (c’est tant mieux pour certains me direz-vous) et c’est sans doute en cela que l’on peut le considérer comme anthologique. Cependant, ce côté sperme/sang/génuflexion/affliction ça vous a un petit côté kitschounet qui dépareillerait probablement si le même OVNI sortait aujourd’hui. Je l’écoute toujours avec énormément de plaisir mais le plaisir n’a plus la même origine que par le passé : si, auparavant, je pouvais, totalement immergé, m’imprégner de son climat froid et quasi vampiresque, j’ai aujourd’hui tendance à ressentir de la nostalgie plutôt que de la mélancolie. Je venais d’avoirrrr 18 ans, j’étais beau comme un enfant, forrrt comme un homme…

  1. machine screw
  2. christian woman
  3. black no. 1 (little miss scare-all)
  4. fay wray come out to play
  5. kill all the white people
  6. summer breeze
  7. set me on fire
  8. dark side of the womb
  9. we hate everything
  10. bloody kisses (a death in the family)
  11. 3.0.1.f.
  12. too late: frozen
  13. blood and fire
  14. can’t lose you

Chroniqueur

Darkantisthène

Il est né, il a chroniqué, il est mort, aurait pu dire Heidegger si... j'étais mort, si Heidegger était vivant et s'il s'était intéressé à ma prose autant qu'à celle d'Aristote. Et il n'aurait pas été à une connerie près le père Martin parce qu'avant de chroniquer, et après être né, figurez-vous que j'ai vécu ; et écouté de la musique.

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9 Commentaires

  1. jonben jonben says:

    Je connais plus October Rust qui a été une vraie révélation à l’époque mais celui-là comporte quelques petites perles. Il faudra que je le choppe.

  2. jéjé says:

    Ben, ça nous fait le même age, alors…
    C’est vraiment un très grand album, salué comme tel lors de sa sortie, d’ailleurs…

  3. Neurotool says:

    Une préférence pour ce Bloody Kisses et plus tard dans leur discographie World Coming Down. October Rust fut toujours pour moi un album gâché par sa production trop lisse et des titres finalement assez uniformes. Bloody Kisses comporte pour autant les meilleurs morceaux de Type O et dégage une ambiance unique. Un album culte s’il en est!

  4. Florent says:

    Perso je trouve que c’est leur meilleur skeud. Effectivement quelle claque à l’époque !!! Depuis c’est moins fou, donc je suis plus réticent mais ce Bloody kisses ! un must !

  5. krakoukass Krakoukass says:

    The best pour moi aussi. Avec l’excellent et injustement mal-aimé World Coming Down… Enfin même les autres sont très bons, ce groupe est excellent.

  6. darkantisthene says:

    wolrd coming down est franchement le plus noir ; dommage que Steele ait été trop « faible » pour garder le titre initial d’ailleurs qui était « the dream is dead ». Peut-être le plus difficilement accessible mais effectivement très bon.

  7. Angrom Angrom says:

    Mais tu es toujours beau comme un enfant, fort comme un homme, mon darky

  8. darkantisthene says:

    dis donc toi tu serais pas un coquinou ?

  9. matstriker says:

    Mais c’est ce vieux Raspourine qui fait le malin sur la pochette du prochain type O…

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