Epheles – Souviens-Toi

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Style: black metalAnnee de sortie: 2006Label: Konklav Records

Voilà bien un groupe dont l’histoire – qui remonte à 1998 – pourrait servir de témoignages lors d’une émission traitant des malédictions dont certaines entités peuvent être frappées. Pour vous en convaincre qu’il me suffise de vous informer que ce Souviens-toi fraîchement sorti sur le label Konklav existait déjà en 2003 sous le titre Le dernier pardon. Patienter 3 ans avant de voir son album enfin distribué, il y a de quoi intensifier l’aspect extrême de sa musique : c’est ce que nous aurons peut-être l’occasion de constater bientôt puisque le groupe travaille à l’heure actuelle sur son deuxième album. 2ème album ? Alors qu’ils sont nés en 1998 ? Oui oui vous avez bien lu, nous n’avons affaire ici qu’au premier véritable album de ces français. Une première démo en 98 (Dead nature for human without tears), une autre l’année suivante (Les anges de la dernière scène), un MCD (L’ombre de la croix) prometteur en 2001 et … le trou noir jusqu’à cette année. Il n’est donc pas difficile de comprendre comment un black metal magistral et sombre reste pour l’instant confiné dans un anonymat qui ne dépasse que trop rarement l’underground.
A qui s’adresse la musique d’Epheles ? A celles et ceux probablement qui sont en proie à une certaine mélancolie bercée de haine et de noire majesté. Cette variété de sentiments trouve son origine dans les fréquents changements de tempos, même si la tenue est principalement rapide, et les différentes ambiances mises en place par des claviers tour à tour inquiétants (Laisse-moi mourir) et enivrants. La section rythmique apporte toute la puissance nécessaire au développement de noires velléités dévastatrices (Souviens-toi et son petit riff Megadethien). Aux atmosphères lourdes et vigoureuses succèdent des passages qu’on pourrait qualifier de Pagan (To the threshold of nothingness) ou des mélodies malmenées par un chant particulièrement déchiré et rageur (Ultima Venia).
S’il faut à tout prix proposer un point de repère aux non initiés, je ne pense pas inapproprié de rapprocher Epheles des black metalleux outre Manche Hecate Enthroned mais dans une version moins emphatique, plus raw et désespérée (le titre Des siècles d’ignorance me rappelant The slaughter of innocence des British).

On a souvent tendance à penser qu’un bon groupe ne peut rester inconsidéré aussi longtemps. Epheles fait pourtant partie de ceux qui apportent un démenti à cette hypothèse. Ils méritent largement, selon moi, une audience autrement plus importante que celle qu’ils connaissent actuellement et il y a fort à parier que, s’ils parviennent à outrepasser les déboires qui n’ont que peu à voir avec la musique, la scène française pourra découvrir l’un des ces meilleurs représentants.

  1. le linceul de la mort
  2. les abîmes du temps
  3. laisse moi mourir
  4. les siècles d’ignorance
  5. to the threshold of nothingness
  6. ultima venia
  7. souviens-toi

Chroniqueur

Darkantisthène

Il est né, il a chroniqué, il est mort, aurait pu dire Heidegger si... j'étais mort, si Heidegger était vivant et s'il s'était intéressé à ma prose autant qu'à celle d'Aristote. Et il n'aurait pas été à une connerie près le père Martin parce qu'avant de chroniquer, et après être né, figurez-vous que j'ai vécu ; et écouté de la musique.

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2 Commentaires

  1. Silenius says:

    Un album magnifique.Une ambiance sombre comme j’aime et un côté Lunar Aurora pour les atmosphères et certains riffs.Rien à jeter.Vivement la suite.

  2. dah-neir says:

    Je le découvre sur le tard mais je suis totalement sous le charme. Superbe album, excellentes ambiances. Effectivement un petit côté Lunar Aurora pas dégueu comme le souligne Silenius. Bref j’adore.

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