Akhlys – Melinoë

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Style: Black Metal Annee de sortie: 2020Label: Debemur Morti

Il y a fort à parier qu’il y aura eu peu d’albums de black metal sortis en 2020 qui vous auront mis sur le cul comme ce nouvel album d’Akhlys, entité américaine derrière laquelle on retrouve Naas Alcameth (leader prolifique entre autres de Nightbringer) associé à Ain (qui s’occupe de la batterie). Il y en a peu qui vous auront saisi à la gorge comme ce Melinoë, 3ème album du groupe à l’ambiance incroyablement étouffante. En 46 minutes et 5 titres, le duo nous emmène en effet dans les profondeurs des abysses, là où il fait très sombre et où l’on aura vite fait de sombrer dans la folie, comme l’illustre d’ailleurs à merveille la pochette de l’album qui nous met directement dans l’ambiance.

A l’image de ces vocaux de gargouille qui nous accueillent sur le deuxième titre « Pnigalion », on n’écoute pas un album d’Akhlys pour se détendre, mais plutôt pour se laisser transporter très loin, dans un endroit où l’on espère en fait ne jamais se retrouver.

Associant depuis ses débuts l’ambient bien sombre à un black metal sinueux et tournoyant, l’entité américaine signe peut-être ici son meilleur opus, atteignant un niveau rarement égalé en tout cas, pour faire cohabiter des mélodies malades et des rythmiques furieusement black le tout dans une ambiance assez stupéfiante. On pensera pouvoir souffler un peu et se remettre du choc des deux premiers titres sur l’ambient « Succubare » qui coupe l’album en deux, mais l’absence de guitare et batterie ne le rend pas moins étouffant (sans parler de ces voix effrayantes). Finalement, et c’est là certainement la seule faiblesse de cette galette impressionnante, ce morceau un peu trop long nous coupe peut-être quelque peu de l’ambiance imprenable des quatre autres titres sur lesquels il n’y a pas grand chose à jeter et où l’on ne voit pas le temps passer malgré des compositions plutôt longues (entre 8 min 29 pour la plus courte, et jusqu’à 12 min 42 pour la plus longue pièce).

De cette horreur frénétique et sans pitié suinte pourtant parfois une certaine mélancolie, et un peu d’espoir à l’instar de la mélodie de « Pnigalion » qui surgit plusieurs fois des ténèbres entre deux déflagrations de blast-beats. L’album se termine sur le magnifique mais bien malade « Incubatio » une fois encore, et ses mélodies si caractéristiques du genre pratiqué par Akhlys. Impressionnant et sans concession dans son approche résolument cauchemardesque!

Il est certain qu’un album aussi étouffant et sombre ne conviendra pas dans tous les contextes et qu’il ne reviendra peut-être pas si souvent sur la platine au risque de devoir augmenter la fréquence de nos consultations psychiatriques mais nul doute que les amateurs du genre ne s’y tromperont pas et ont probablement foncé depuis longtemps découvrir cette petite pépite qui compte sans nul doute parmi les indispensables du genre de l’année 2020.

Tracklist :
01. Somniloquy
02. Pnigalion
03. Succubare
04. Ephialtes
05. Incubatio

krakoukass

Chroniqueur

krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

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