Ion Dissonance – Minus the Herd

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Style: hardcore technico-chaotiqueAnnee de sortie: 2007Label: Abacus Recordings

OYC : Le déjeuner est servi, le ciel est bleu et mes poivrons à point. Je les ai préparés la veille. Il sont meilleurs froids. Je m’attable (ce n’est pas dans mes habitudes) et lance le cd. La bouffe n’a pas le même goût, Ion Dissonance gâchent en partie mon repas, dès les premières notes du CD.

Quelques jours auparavant, un collègue m’envoyait par message sa chronique de l’album. A la lecture, j’étais enthousiasmé et voulais vraiment découvrir cette oeuvre et y retrouver tout le bonheur qu’il y décrivait.

Fewz : Il s’est présenté sur mon chemin. Je ne l’attendais pas, cela ne m’a empêché d’exulter. Bien au contraire, le plaisir n’en fut que plus grand. Faisons simple, dès la première écoute j’ai su que ce disque serait dans mon Top 10 voire mon Top 5 de l’année.

Si vous avez adoré Breathing is irrelevant, si vous avez adulé Solace, ce Minus the Herd va vous mettre à genoux et vous fendre le crâne de plaisir. Si vous n’avez pas écouté la moindre note de leurs deux premiers albums, n’ayez crainte le résultat sera le même. La production est énormissime et devrait mettre tout le monde d’accord. Ultra massif, ultra précis, ultra dense. Les canadiens semblent avoir fait la synthèse de leur deux premiers albums et sont allés bien plus loin que mes espérances pour ce qui est du travail de production.

Le plus remarquable c’est que malgré la très haute technicité constante de l’album, celui-ci passe d’un trait. Rendre une telle déferlante sonore si digeste, voilà bien un grand exploit! Preuve que la technique est encore ici utilisée à bon escient, c’est-à-dire au service de l’art.

La noirceur abyssale des canadiens est toujours aussi présente, toujours aussi prenante. Elle nous happe. Ion dissonance c’est ce trou noir près duquel on se ballade lors de nos angoisses les plus prenantes, ces cauchemars qui nous font suer à grosse goutte et desquels on se réveille groggy. Pour situer ça grossièrement, on pourrait imaginer un Meshuggah en plus core, en plus sombre, avec une voix plus versatile qui peut par moment monter dans les aigus et nous plonger dans des abîmes quasi black metal.

Le sentiment que j’ai immédiatement ressenti à l’écoute de ce disque (et que je ressens toujours) c’est celui de suprématie. Sentiment qui résonne très bien avec le titre de l’album. Un album dominateur que ce Minus the Herd; encore un album pour masochistes de la part de Ion Dissonance.

Peuvent-ils encore faire mieux? Voilà la question à se poser tant ce disque est absolument monumental et tant le groupe surpasse bien des leaders du genre. Il ne reste plus qu’à voir ce que ça donne en live… Sinon la galette en elle-même est un vrai chef d’oeuvre. Oui m’sieur!

appréciation: chef d’oeuvre!

OYC : Pour moi, l’affaire était toute autre…

Minus The Herd baigne dans l’excellence rythmique et… ç’est tout. Voici un constat que d’aucuns trouveront naze, d’autres risible, certains souriront simplement: la mélodie engendre le rythme, le contraire est quasiment impossible dans un absolu musical.

Minus The Herd est un gigantesque puit de rythmiques imbriquées aussi grosses que le cul d’Anna Nicole (R.I.P.), mais totalement dénuées d’intérêt. Un peu comme Anna Nicole sans son gros cul (R.I.P.). Je suis méchant. Mais ça ne m’empêche pas de préparer de délicieux poivrons.

Pris à part, Minus The Herd fait preuve d’un travail sonore exemplaire, l’instrumentation est diablement précise, la production quasi-parfaite (si tout ce que j’avais entre les oreilles avait le son de l’intro de « Void Of Conscience » je ne débanderais pratiquement jamais!), mais voilà, Minus The Herd n’est pas un album d’Ion Dissonance pour moi. C’est un album assez moyen d’une autre entité. Ion Dissonance jouent de la dissonance complexe, de plans à échelles multiples, de gammes étranges et de vélocité soignée. Ici, Minus The Herd est un ramassis de rythmiques sans âme et particulièrement pâles. Les voix aussi puissantes soient elles sont creuses et sans aucune modulation, l’écriture ne manifeste que peu d’intérêt et l’inspiration jadis riche des québécois s’est essouflée au profit d’un mauvais plagiat de Meshuggah, dont l’unique distinction réside à présent dans un son je dois l’avouer, particulièrement intense.

L’oeuvre trouve sa conclusion dans la seule preuve qu’Ion Dissonance sont encore des génies mais ne savent pas utiliser leur génie à bon escient: « Tarnished Trepidation », bien qu’éloigné de l’esprit d’Ion Dissonance, est un morceau à l’étrange richesse, articulé autour de boucles récurrentes qui offrent une ambiance particulière durant les 5 dernières minutes de l’album.

Loin d’être un médiocre effort, Minus The Herd déçoit profondément de la part d’un groupe sur lequel beaucoup de monde comptait. Productivité et créativité ne riment pas pour tout le monde, et j’ose espérer qu’après un tel fiasco, Ion Dissonance retrouveront leurs esprits et nous offriront à l’avenir une perle à l’image de Breathing Is Irrelevant.

Je ne serai jamais contre les changements radicaux de direction au sein d’un groupe, mais dans ce cas là, qu’on change également de nom, parce que maintenant, ma chemise blanche est tachée de sang.

note : 9/20, un petit mouais.

Cette chronique fait partie d’une série de 10 chroniques, c’est la quatrième, la première est ici, la suivante est ici.

  1. the surge
  2. through evidence
  3. kneel
  4. shunned redeemer
  5. you shouldn’t be alive
  6. scorn haven
  7. of me…nobody is safe
  8. untitled
  9. void of conscience
  10. tarnished trepidation
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6 Commentaires

  1. pearly says:

    Immense déception….
    je trouve ça fade, déjà-vu, bien moins unique que les deux précédents, ramolli, moins inspiré…
    Bref, du sous ion, du Ion plus « facile », plus simple à appréhender.
    Sans moi.

  2. Lébo says:

    déception aussi pourtant j’ai essayé plusieurs fois. Pas mauvais mais assez plat au final. Qqes bons passages mais je ne rentre pas vraiment dedans dans l’ensemble. Dommage!

  3. kollapse says:

    Déception aussi. Rhytmiques « boursoufflées » et donc manque d’impact, chant commun et bof, moins inspiré, autant dire qu’il m’a pas fallu 10 écoutes – même pas 5 en fait – pour me rendre compte que je n’aimerai pas ce disque. Là où les 2 autres étaient des bombes sachant surprendre par leur folie, et se distinguaient par pas mal d’aspects, ici ils rentrent dans le rang et proposent une musique sans réel interêt. Un gros bof.

  4. nolass says:

    totalemen daccord avec OYC.

  5. drommk says:

    Moi j’aime bien. A mon avis, c’est plus pour les math-coreux que pour un public death. Dommage que la voix soit si monocorde mais la prod énorme équilibre le tir. Pas l’album de l’année, mais finalement une bonne surprise après lecture de cette chro

  6. monstrejumo says:

    Vous êtes durs, mais il est vrai que j’ai très peu écouté les précédents albums…
    Minus the Herd a squatté ma platine plusieurs mois, et y retourne régulièrement, c’est vrai que l’ensemble est un peu trop homogène, mais on retrouve quelques très bons morceaux, et puis ce morceau final… hmmmmm magique !!
    en bon fan de polyrythmies violentes je bois ça comme du petit lait, mais c’est vrai que ça n’en fait pas un album culte ;)
    Tiens, je vais me pencher un peu plus sur solace… à vous lire ça devrait être pas mal ;)

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