À l’instar du capitaine du même nom, le groupe Nemo, originaire de Haute-Loire, fait maintenant figure, avec 6 albums dont un live depuis 2002, de vieux loup de mer du rock progressif français. En ce début d’année 2007, le groupe nous revient avec Si Partie II – L’homme idéal, seconde partie d’un album (Si Partie I, donc) paru il y a un an. L’actualité du groupe est par ailleurs bien chargée en ce début d’année car les albums plus anciens du groupe sont en passe d’être réédités (pour plus d’infos se rendre sur leur site web).
Laissons de côté les présentations pour passer à la critique du disque proprement dite. N’ayant (c’est sans doute un tort), jamais écouté une note de la musique du quatuor avant d’avoir entre les mains ce disque, c’est avec des oreilles neuves que mon avis aura été élaboré. Nemo nous offre un concept album fouillé, aux thèmes redondants parfaitement entremêlés et aux parties musicales complexes et élaborées. On évolue clairement dans le rock progressif, avec de fortes influences jazz, même si le groupe sait parfois se faire énergique sur quelques titres, comme par exemple l’excellent single « Les Enfants Rois ». Les lignes vocales peuvent par ailleurs faire penser à certaines comédies musicales. Une mention particulière est à accorder au travail du batteur, J.B. Itier, qui nous propose un jeu très varié, pouvant passer du jeu tout en feeling jazzy à une frappe plus énervée par moments. Son entente avec le bassiste Lionel B. Guichard est parfaite et le groupe nous offre quelques beaux moments que l’on croirait sortis d’une jam session tant ils paraissent improvisés.
Le concept du disque, basé autour de la génétique, est intelligent et bien construit. Bien sûr je serais malhonnête de vous dire que le chant en français ne demande pas quelques écoutes d’adaptation, tant il est rare de voir notre langue employée dans ce style musical. Enfin, une fois la surprise originelle passée, on ne peut que se délecter des performances vocales du guitariste-chanteur J.B. Louveton, par ailleurs auteur de la majeure partie des textes. Si j’avais un bémol à mettre sur ce disque, ce serait au niveau des sons de claviers par moments un peu artificiels, un peu trop « cliché progressif ».
Enfin, ces petits défauts mis à part, Si L’Homme Idéal respire le travail d’un groupe maturité et son écoute est des plus agréables. On se laisse porter avec plaisir dans le monde créé par le quatuor. Qui a dit qu’en France on n’avait de bons groupes de rock progressif ?
(Chronique à paraître également dans le numéro 52 de Your Majesty, fanzine du fan club français de Dream Theater)
- introduction À la différence
- les enfants rois
- même peau, même destin
- l’homme idéal (1)
- reflets
- décadanse
- une question de prix
- une question de temps
- l’homme idéal (2)
- les visages du monde
Nemo, ça peut être aussi Little Nemo, l’un des premières et des plus belles oeuvres du 9ème art, dont l’univers ne dépareillerait pas pour ce groupe, si j’en croit la chronique ;-)