Il n’est pas évident pour moi de chroniquer ce nouveau disque de Dream Theater. La relation que j’entretiens avec le groupe va au-delà de la qualité de leurs albums, et même si la direction prise par le groupe depuis quelques albums ne me convient pas totalement, le groupe reste une de mes valeurs sûres, et à coup sur un plaisir à voir en live.
Alors, nouveau label, nouveau départ ? Pas évident. On aurait pu reprocher à Octavarium d’être un peu bâclé pour honorer la fin de contrat avec Warner, et bien le groupe n’a apparemment pas pris plus son temps pour faire le premier album de son contrat avec Roadrunner. Cela dit, même dans l’urgence, Dream Theater reste Dream Theater et la bande à Mike Portnoy nous a concocté un album solide. Petite nouveauté, le groupe a changé d’ingénieur du son et a choisi un vieux routard du métal progressif, l’expérimenté Paul Northfield (Rush, Queensrÿche), du coup, Systematic Chaos a un son de qualité, c’est plutôt une bonne nouvelle.
Alors, ce disque va-t-il permettre à Dream Theater de dépasser son statut de groupe à la fan base nombreuse et solide, mais honni d’une bonne partie des métalleux « classiques » ? Il me semble que les nouveaux fans de Dream Theater, ceux qui ont pour référence les albums post 1999, vont adorer le nouveau disque, qui est dans la droite lignée d’un Octavarium ou d’un Train Of Thought, par exemple. « The Dark Eternal Night » ou « Constant Motion » auraient pu figurer sur l’album très métal qu’était Train Of Thought sans le déparer. De même un titre comme « Prophets Of War », sorte de mix entre Muse et du métal, est dans la droite lignée d’un « Never Enough ». Pour les fans plus anciens, ceux dont Awake ou Images And Words sont les références majeures, il subsistera toujours ces petits regrets de la grande période ou Dream Theater ne copiait personne, ou en tout cas pas de manière si grossière, et innovait d’album en album. Car plus le temps passe, et plus, en complète opposition avec le schéma normal d’évolution des groupes, Dream Theater cache de moins en moins ses influences et n’hésite pas à pomper le style des groupes qu’il admire. Petrucci déclarait en 2005 que le groupe était une « éponge musicale », et ceci saute aux oreilles, notamment à l’écoute de « Repentance » un morceaux calme dans la veine de Porcupine Tree mais surtout d’Opeth (écoutez le solo de guitare).
Néanmoins il y a toutefois des raisons de se réjouir à l’écoute de ce disque tout d’abord la première partie de « In The Presence Of Enemies », qui passé l’intro démonstrative nous ramène a un son plus rock qui rappelle les grandes heures de Falling Into Infinity. Également à noter le très bon « The Ministry Of Lost Souls », une longue power ballade, dans laquelle est incorporée des passages de folie progressife typiquement Dream Theater. On passera rapidement sur le cas de « Forsaken », qui s’il n’y avait pas la voix de James LaBrie, pourrait faire penser à du Evanescence. L’album se termine sur une très bonne note avec la seconde partie de « In The Presence Of Enemies », épique de 25 minutes qu’on a hâte d’entendre d’une seule traite en live. J’ai également parlé de « Repentance » en citant les influences trop voyantes, c’est néanmoins un très bon titre, posé, calme et émouvant.
Encore une fois, c’est James LaBrie qui sort vainqueur de ce disque. Lui qui était si décrié il y a quelques années, il est, depuis deux disques en forme olympique, et donne vraiment au groupe son identité. Petrucci est quand à lui très en forme, et ses solos sont parmi les plus inspirés depuis longtemps, même s’il ne peut pas s’empêcher de placer parfois un peu de shred démonstratif. Portnoy, Rudess et Myung sont égaux à eux-mêmes, sans être spécialement extraordinaires (mais on s’habitue à tout, même à l’excellence).
Bref, Systematic Chaos ravira a coup sur la horde de nouveaux fans que le groupe a réussi à réunir depuis le succès de Metropolis Part 2, les anciens trouveront sans doute le disque agréable, sans plus, avec un petit pincement au cœur en repensant à la période dorée.
- in the presence of enemies : part i
- forsaken
- constant motion
- the dark eternal night
- repentance
- prophets of war
- the ministry of lost souls
- in the presence of enemies : part ii
sans avoir entendu cet album, je trouve que ta chronique exprime parfaitement mon avis sur « Octavarium »: le groupe a toujours été une éponge musicale, les magazines raffolaient de leur play list à partir de laquelle les journalistes recherchaient où tel ou tel groupe avait influencé DT.
Car AVANT ça ne sautait pas aux yeux de suite ( du moins pas à moi…): maintenant, même ma mère me dit » ça c’est copié sur tel groupe, etc… »
Oui ma mère est forte :)
Ils n’ont plus besoin d’accorder des interviews pour dire de qui ou de qui ils s’inspirent, on l’entend, c’est plus de l’inspiration c’est du pompage!!
Si tu me dis que c’est pareil sur celui ci, on a pas le cul sorti des ronces
« Systematic Chaos » est un album significatif, comme tous les albums de Dream Theater. Sa spécificité c’est qu’il constitue un agrégat de toutes les influences du groupe. L’album constitue la synthèse de tous les autres albums de Dream Theater, et à ce titre il est conseillé aux novices qui ne connaissent pas le groupe. On y a trouve du « Train Of Thought », de « Metropolis Part II », » Octavarium », » Six Degrees of inner turbulence »… bref c’est un chaos musical mais systématisé au sein d’un album. C’est le message, à mon sens, que veulent passer Dream Theater. C’est un album à la fois autonome (car il n’est pas dans la continuité d’aucun album de Dream Theater pris en tel que tel) mais il est aussi un album rassembleur. Il résume toute la prouesse technique, le feeling, et les influences du groupe. Certains disent qu’il ressemble à Octavarium. Je pense qu’un tel jugement est assez hâtif. « Systematic Chaos » englobe tous les albums précédents de Dream Theater et contente aussi bien les fans les plus métalleux, que les fans les plus progressif.
album pas mal sans plus,avec un morceau piste 5 de 10 min venant de ziltoidia (pour ce qui comprendront) voila a +