Afin de marquer d’une pierre blanche le vingtième anniversaire sa formation, Dream Theater a décidé de mettre les petits plats dans les grands et d’offrir à son public et à ses fans un concert de légende, qui donne aujourd’hui lieu à la sortie de Score, un double DVD, mais également un triple CD (rappelons que le groupe a déjà sorti exactement la même chose il y a deux ans : Live At Budokan). Le groupe New-yorkais a cette fois choisi son jardin, la grosse pomme pour enregistrer ce concert. Et c’est ni plus ni moins que le Radio City Music Hall, l’une des salles les plus prestigieuses de la ville qui a été choisie pour l’événement.
Comme à son habitude depuis quelques années, Dream Theater a proposé ce soir là un show en deux parties, avec un entracte d’un quart d’heure au milieu. Et c’est l’intégralité de ce show que nous retrouvons sur Score. Le groupe attaque d’entrée avec deux titres extraits du dernier disque studio, Octavarium : l’énergique « The Root Of All Evil » suivi de la U2-esque ballade « I Walk Beside You ». Après cette mise en bouche qui chauffe le publique new-yorkais, le groupe va revisiter une à une toutes les sorties de son répertoire depuis 20 ans, à commencer par « Another Won », titre extrait de la première démo, en 1986, à l’époque où le groupe s’appelait encore Majesty. Puis place au premier album avec « Afterlife », et ses solos virtuoses. Bien que n’étant pas le chanteur de la formation à l’époque, James LaBrie s’en sort très bien sur ces deux titres, qui rappellent aux fans hardcore de bons souvenirs. Puis l’heure vient de passer en revue le disque le plus plébiscité du groupe : Images And Words, point de « Pull Me Under » (l’unique tube du groupe) mais un « Under A Glass Moon » moins convenu, dont le solo de guitare, l’un des plus beaux de Petrucci à n’en pas douter, ravira les fans. Le choix concernant l’album Awake (« Innocence Faded ») est également très surprenant, cet album n’étant pas souvent honoré sur scène. Et que dire quand Dream Theater reprend, pour rappeler la période 97-98 un inédit de Falling Into Infinity ? « Raise the Knife » est un long titre, très prog et d’une qualité qui fait qu’il aurait sans doute fini sur l’album si le groupe avait eu les coudées franches à l’époque. En point d’orgue de ce premier set, un « The Spirit Carries On » émouvant au possible, où les briquets éclairent de mille feux la salle.
Place ensuite au second set, et là, surprise, un orchestre d’une vingtaine de musiciens va accompagner le groupe. C’est donc évidemment les morceaux les plus orchestraux qui seront joués, à commencer par le titre le plus long du groupe « Six Degrees Of Inner Turbulence », une longue suite de 42 minutes alternant passages heavy en diable et ambiances planantes. L’orchestre souligne le groupe, sans atteindre la furie symphonique de S&M, par exemple, mais permet quand même aux morceaux de retrouver un second souffle. Après le court « Vacant », extrait de Train Of Thought, retour à Octavarium avec une ballade : « The Answer Lies Within » suivie de deux longs titres : « Sacrificed Sons » (qui évoque les attentats du 11 septembre) et le titre éponyme, rallongé pour l’occasion d’une longue improvisation de Jordan Rudess au Lapsteel (sorte de clavier fretless). Pressé par les horaires drastiques de la salle (pour info, le groupe a du payer 30 000 $ d’amende pour 3 minutes de retard sur l’horaire prévu du couvre feu), le groupe reprend à peine son souffle pour offrir un dernier titre à ses fans, le grand classique « Metropolis », issu d’Images and Words.
Que peut-on retenir de la prestation du groupe ce soir là ? Comme souvent, l’interprétation instrumentale est sans faille, John Petrucci, Jordan Rudess, John Myung et Mike Portnoy triturent respectivement leurs guitares, claviers, basses et batteries de fort belle manière, alignant sans le moindre effort rythmiques alambiquées, nappes aériennes et solos virtuoses, lignes de basses puissantes et contretemps progressifs. James LaBrie, auxquels beaucoup de fans reprochent d’être parfois un peu limite en live, s’en sort fort bien (même s’il est probable que certains passages aient été overdubbés). La seule chose que l’on pourrait reprocher au groupe est d’être un peu statique sur scène, mais au vu de la complexité des titres à jouer, c’est fort compréhensible. Quant à l’orchestre , en considérant que Dream Theater n’a pas eu les moyens dont disposait Metallica par exemple pour s’offrir de nombreuses répétitions, sa prestation est tout à fait correcte, et on sent les musiciens concernés par ce qu’ils jouent, un des violoncellistes, visiblement metalhead, s’offrant même un petit « devil horns » à la fin du concert.
Côté technique, on ne peut pas dire que le fan soit floué avec cette sortie, le son (mixé par Michael Brauer) est excellent, le mix est clair et met en avant bien distinctement chacun des musiciens ainsi que l’orchestre. Un point d’honneur au mixage 5.1, qui lui aussi se révèle plein d’inventivité. L’image est correcte, sans atteindre la qualité exceptionnelle du Live At Budokan, leur précédente sortie. Les onze caméras couvrent bien l’ensemble de ce qui se passe sur scène, et le montage est tout à fait digeste. En guise de bonus, on trouvera sur le deuxième DVD un reportage d’une heure sur l’histoire du groupe, très intéressant et trois titres bonus, filmés à différents moments de la carrière du groupe.
Alors que retenir de cette sortie, qui intervient il est vrai seulement deux ans après Live At Budokan ? On pourrait croire que c’est uniquement un produit destiné à faire passer une fois de plus les fans à la caisse. Que nenni, un seul titre en commun avec le précédent live, des titres peu ou jamais joués en live, un orchestre, un groupe au top pour une interprétation techniquement sans faille : Dream Theater a assurément voulu célébrer son anniversaire de la plus belle des manières, et comme toujours offrir le meilleur à ses fans. Ceux-ci, bien évidemment, se rueront sur le DVD et le triple CD. Pour ceux qui ne sont pas fans absolus du groupe, cela peut représenter une bonne occasion d’avoir dans sa collection un concert fort réussi, couvrant toute la carrière du groupe, en forme d’un best of de deux heures et demie. Pour ma part, une réussite et l’un des meilleurs disques live de l’année.
- the root of all evil
- i walk beside you
- another won
- afterlife
- under a glass moon
- innocence faded
- raise the knife
- the spirit carries on
- six degrees of inner turbulence
- vacant
- the answer lies within
- sacrificed sons
- octavarium
- metropolis
je le veux, il n y pas d’ autre mots, je le veuxxxxxxxxxxx.
tres bonne kro en tout cas, ça ma vraiment mis l’ eau a la bouche.
a trouver d’ urgence..
très très bon skeud … cela m’a permis de découvrir ce groupe que je ne connaissais qu’à travers quelques titres … de plus l’édition 3CD est au prix d’un simple, donc pourquoi s’en priver … Très bonne chro !
« le groupe a du payer 30 000 $ d’amende pour 3 minutes de retard sur l’horaire prévu du couvre feu » : mouarf c’est cher payé la minute.
Ouaip ben moi les lives symphonique j’ai un peu peur, étant donné le mauvais souvenir de celui de Metallica ou j’ai l’impression d’entendre bien souvent un orchestre qui ne joue pas du tout en adequation avec le public. C’est d’ailleurs la partie sympho de cd DVD qui m’interesse parceque bon les lives classiques de Dream Theater, j’en ai un peu ma claque, surtout que je suis loin d’être fan d’album live…
Le truc c’est que dans la set-list il y a « Six Degrees of Inner Turbulence » et « Octavarium » et pis moi pas aimer ces morceaux ! Dommage
Un orchestre qui ne joue pas du tout en adequation avec le groupe, pas avec le public ooouuuppppssss *
Monster Et pourtant c’est véridique comme anecdote. Les salles sont très drastiques sur les horaires aux USA. J’ai déja assisté à des concerts qui se finissaient en eau de boudin à cause du couvre feu. Pour ce coup ci , le groupe a décidé que ca valait le coup de finir metropolis et de payer, mais a supprimé un titre originellement prévu de la setlist
ça ne m’etonne pas de Dream Theater qui fait toujours des concerts très (un peu trop pour ma part) longs, enfin avec eux on en a pour son argent. Respect !
Ce live est totalement différent de Budokan; même si les deux ne peuvent pas se regarder/s’écouter nuit et jour. Score est beaucoup plus familier avec son public, on a l’impression de regarder un album photos. Et dans un album photo, quelque soit la qualité de la photo, le bon souvenir ressort toujours. Donc, Score me plait bien et plus que budokan parce que James Labrie chante de mieux en mieux (même si il a toujours quelques difficultés à se tenir correctement sur scène) et parce que le son et l’image sont meilleurs.