Haus Arafna – Blut

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Style: power electronicAnnee de sortie: 2006Label: Galakthorr

Haus Arafna avec son Trilogie Des Blutes nous revient avec son concept album glacial à faire frémir dans les chaumières. Edition remaniée avec soin puisque l’on trouvera Nachtblutung additionné à la nomenclature de l’extrême délivrée par Haus en 1995.

Noise, noise, noise, l’articulation du disque tourne autour de ce concept simple et total, dans la veine power electronique d’un Genocide Organ qui à la même époque signait de joyeuses ôdes à la philosophie bruitiste entamée par des artistes tel que Merzbow, grand pâpe des soirées extrêmes des côtes japonaises, laissant entrevoir sur la peau de la beauté toutes les marques de la cruauté naturelle du monde qui l’entoure.

Blut et son vent glacial écorche les tympans et fait craquer les neurones sous l’impulsion d’ondulations très harsh et de volûtes sèches coupées au cyanure. Les plans de charpentes sont plus visibles et assimilables que ceux d’un Whitehouse, mais on reconnaitra des similitudes à ces architectes de la même branche. Marqués par des rythmiques à soubresauts martiaux où les impulsions sont données par des basses brutes, sorties du ventre de la machine, les titres s’écoulent avec malice dans l’atmosphère des chambres noires qui vous servent de tête.
C’est dans une sacralisation du scandement et dans une réalistion malsaine que nait la symphonie dérangeante de Blut, austère et nihiliste dans l’avènement du bruit, le but n’est ici clairement pas de plaire; il pousse l’auditeur à aller chercher des ressources pour dominer cette musique.
Poser les jalons des limites de l’écoutable sans pour autant oublier le but fixé par l’album : parcourir le spectre d’une histoire formulée au travers de trois corpus bien distincts et ayant chacun une terminologie musicale concrète au niveau de la narration.

C’est donc dans le flux tendu et angoissant d’un indus aux limites du palpable que les injonctions de Mr et Mrs Arafna prennent forme, sous leur scalpel les nappes granuleuses des chords se font cutter, les voix sont passées au mixer pour ajouter à l’ambiance apocalyptique du vent de la tourmente, distordues dans leur substance, jusqu’à atteindre la consistance d’un simple sample, éthéré et diffu comme sur « They never more open their eyes », ou plus simplement des organes de la sévérité et de l’exigence d’un tel disque.
Disque qui au passage est beaucoup plus révélateur des aspirations brutes du duo qu’un Butterfly, c’est peut être bien pour cette raison qu’il a été préféré pour, non pas l’amputer, mais au contraire lui ajouter ce Nachblutung EP à la résonnance plus électronique, dont les morceaux avaient été enregistrés à la même époque mais pas finalisés. C’est donc après un petit somme de plus de 10 ans et une petite rhynoplastie que les morceaux trouvent leur place dans la trilogie…

 

Oui trilogie car le disque se divise, et cela est bien extravagant, en trois parties : Life, Selection, Death.
La naissance de l’album se fait par un naturel « Geburt » enfanté dans la douleur et se finit par un hymne hystérique solennel des plus réussis.
C’est donc à travers le cheminement douloureux de la vie de ses titres que le duo amène l’auditeur à entrer dans leur monde, passant de la ballade très western apocalypse d’un « Blood » au très acidulé « And Justice for all » ou encore à la murder ballade électronique « Anämia », rien n’est laissé au hasard et formule parfaitement la variété paradoxale des titres homogènes de ces quatres parties ainsi retrouvées.

Blut remanié est un disque d’une densité énorme, qui laissera sur le carreau pas mal d’auditeurs dès la première écoute, malsain, glauque et tiré aux couteaux (les épingles ne suffisant plus), un monument de la scène réédité pour le bonheur des autres, ils sont sûrement moins nombreux mais se reconnaitront. Le petit EP apporte un plus indéniable à la belle réussite d’Haus Arafna, on attend maintenant un vrai nouvel album.

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3 Commentaires

  1. OYC says:

    Wow, c’est le genre d’ambiance qui me stresse la tête ca…

  2. Maxime says:

    Ca a lair intéressant, merci!

  3. guim says:

    Pas de quoi Maxime

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