Shadows Fall – Threads of Life

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Style: metalcoreAnnee de sortie: 2007Label: Roadrunner Records

Passé l’affreuse couverture qui orne cet album, on peut commencer à affronter la musique. Dommage d’ailleurs car l’artiste qui s’est occupé de la bestiole a un style assez personnel qui me rappelle les dessins de Sam Kieth quand il dessinait the Maxx. Une référence pour les fans de comics. Un nom inconnu pour les autres. Bref, pas un mauvais bougre mais qui se retrouve planté au milieu d’un machin photoshopé à la va vite. Mais venons en à la musique. Je parlais d’affronter et pas d’accueillir la musique car j’ai une relation assez particulière avec Shadows Fall. The art of balance était un très bon album a mon avis, celui qui restera pour le moment comme une des références de ce que les journalistes veulent appeler la Nouvelle Vague du Metal Americain. Son prédécesseur est aussi un très bon effort qui mérite très largement le détour si l’on apprécie le metal très bien joué et les riffs thrashisant avec quelques influences suédoise. Un cocktail encore très éloigné de la soupe pondu par les groupes qui tentent de suivre la mode aujourd’hui. The war within par contre était un album en demi teinte. Efficace avec de bonnes chansons mais avec trop de refrains mélodiques calibrés qui rendait le tout moins naturel. C’était un bon album tout de même.

Mais le quatrième ? Et bien pour être franc, ce n’est pas une redite mais c’est un pas dans la mauvaise direction. Hormi l’hideuse couverture, le produit en lui même est efficace au possible. La production est claire et laisse filtrer chaque note de guitare avec précision. La frappe de la batterie sonne bien, de façon naturelle. Encore une fois, le jeu de Jason Bittner est irréprochable. Pas de basse de mise en avant mais c’est une sale habitude dans beaucoup trop d’albums du genre. Le genre, c’est le même que d’habitude, un metal moderne aux influences mélodiques suédoises très maîtrisées et aux riffs thrash rappelant la bonne époque de la bay area. Le problème c’est que j’ai déjà entendu cette formule ailleurs et qu’au bout de quatre albums cela commence à lasser. D’autant plus quand les riffs ne ressortent pas des chansons de la même manière que ceux de the Art of balance ou même de the War within. Rien ne me fonce dessus pour me donner envie de rejouer ce disque. C’est un peu comme si le groupe avait composé leur album avec de vieux riffs qui traînaient de leurs albums précédent et qu’ils les avaient assemblés sans grande conviction. Cet album sent vraiment trop l’arrêt pipi obligé avant de repartir sur la route. On se dépêche de le mettre en boite, on fait les gestes habituels et on reprend le volant après s’être lavé les mains.

Pour être propre et net, cet album l’est sans aucun doute. C’est un album irréprochable d’un point de vue technique, une collection de chanson qui ne fait pas honte aux capacités musicales démontrées par les musiciens au cours de leur carrière. Par contre, c’est un album qui manque de goût et de personnalité. Ce qui est très dommage quand on entend à quel point ces types savent jouer et peuvent composer des mélodies assez efficace (comme sur le refrain de « Venomous » qui me fait penser à un générique de dessin animé) pour ne pas devenir ennuyeuse. Mais l’album passe et rien ne reste derrière. Deux écoutes et je ne retiens rien de particulier alors que la musique est censée s’y prêter. Et à ce propos, voilà un autre reproche que l’on peut faire à ce disque, son manque de variété. Une petite ballade au milieu du disque où les guitaristes sortent leurs instruments acoustique le temps de quelques notes, mais rien de trop différent. Threads of life est juste un album de metal moderne de plus. Je ne vous raconte pas ça pour vous jouer la complainte du fan bafoué qui aimait le groupe avant qu’il ne soit connu. C’est tout l’inverse en fait. Si le groupe avait évolué, j’aurais sûrement écrit une chronique totalement différente et peut être même plus positive. Mais avec autant de redite et de chemin emprunté mille fois, j’ai déjà l’impression d’avoir écouté trop de fois ce nouvel album. Une erreur de parcours dans le trajet de Shadows Fall vers la gloire qui plaira peut-être aux jeunes fans mais que les connaisseurs feront mieux d’éviter. La suite sera sûrement meilleure, enfin, je l’espère.

  1. redemption
  2. burning the lives
  3. storm winds
  4. failure of the devout
  5. venomous
  6. another hero lost
  7. final call
  8. dread uprising
  9. the great collapse
  10. just another nightmare
  11. forevermore

Chroniqueur

Mathieu Lubrun

Hororo est chroniqueur depuis 2004 sur Eklektik, bibliothécaire de profession, passionné de musique (metal, jazz, hip hop, electro …) et de comics. Alcoolique de concert et de disques, bavard et effervescent dès qu’il rentre en contact avec un artiste qu’il apprécie. Contactez-le pour lui dire tout ce que vous voulez à son adresse personnelle xhororox [AT] gmail [DOT] com et/ou suivez-le sur Twitter.

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2 Commentaires

  1. Rémi says:

    c’est quoi cette pochette immonde???????

  2. Ars Moriendi says:

    réjouis toi mon bonhomme, la pochette c’est du bonheur à côté de la musique !

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