Pour ceux qui ne connaissent pas Krohm, il n’est sans doute pas inutile de préciser immédiatement que derrière ce one-man-band se cache un seul homme. Vous voyez que chez Eklektik on ne lésine pas sur les scoops de niveau international. Des investigations encore plus poussées permettent de connaître non seulement le pseudo (Numinas), la nationalité (américaine) mais également la carrière passée (ancien membre d’Evoken) de l’homme seul. Deux démos prometteuses (en 97 et 2000), un superbe premier album en 2003 (A world through dead eyes), une signature récente chez les excellents Debemur Morti et voilà que déboule ce 2ème album The haunting presence. En-dehors de la volonté de créer chez l’auditeur un sentiment de noirceur désespérée, la musique de Krohm n’a pas grand-chose à voir avec les premières amours du sieur Numinas alors prenez garde à ne pas vous lancer dans l’aventure en espérant de gros riffs pachydermiques et des vocaux d’outre tombe. On est ici plus proche de Xasthur et Burzum que de doom, aussi blackisant puisse-t-il être.
Dans la mesure où j’avais vraiment adoré A world through dead eyes, j’ai un peu de mal aujourd’hui à ne pas opérer de comparaison. Afin de résumer mon opinion, je serais tenté de dire qu’il aurait fallu procéder à une inversion de pochette pour illustrer au mieux le contenu musical. Celle du premier album (pour l’anecdote, oeuvre du leader de Shining : Kvarforth) me parait en effet plus coller à l’ambiance torturée et glauque de The haunting presence alors que l’artwork paisiblement hanté de ce dernier correspond plus à l’atmosphère générale du cru 2003. C’est con. Mais significatif, selon moi. La présence plus importante de tempos rapides (« Tra la carne e il nulla » en tête) ou les emprunts à la scène européenne (« Lifeless serenade », « Syndrome ») ont tendance à moins me transporter que le sublime « When morning never returned » par exemple. On peut évidemment saluer la démarche consistant à ne pas resservir les mêmes recettes qui avaient valu à Numinas un large écho parmi les férus de black dépressif ; mais je suis pour ma part titillé par une légère amertume au fil des écoutes successives. Les premières enfonçaient bel et bien le clou du talent de Krohm tandis que les suivantes m’amènent à penser que nous n’avons affaire « qu’à » un bon album. Je préfère le Krohm plus glacial et dépouillé. Les morceaux de choix ne manquent bien évidemment pas et quiconque se sait amateur du genre trouvera aisément son lot de sensations là où je préfère ne voir qu’un prélude à de futures nuits plus afflictives.
- black shores
- lifeless serenade
- i respiri delle ombre
- relic
- memories of the flesh
- tra la carne e il nulla
- syndrome
‘je préfère le Krohm plus glacial’… dommage que ce soit un one-man band… on aurait pu alors lire : ‘- je préfère les Krohm glacés… – Ah ouais, à quel parfum ?’
Certes je ne suis pas un expert doctorant es-black, mais ce projet m’a vraiment marqué. Là où je ne vois chez Xasthur &co que foutage de gueule en règle, ici il y a une sincérité et un goût du travail bien fait qui fait toute la différence. La référence à Shining me paraît incontournable tout en concervant sa personnalité et son efficacité propre. Personnellement l’évolution entre les deux albums me sie à ravir donc je trouve la notation un rien trop sévère… (c’est moi qui dit ça…lol). Quoiqu’il en soit un projet à suivre!
Un peu dure la note c’est vrai… J’aurais vu le cran au-dessus tout de même. Un bon album que je m’écoute très très régulièrement depuis quelques temps!
ok ok vous avez gagné, j’ai noté un peu sévèrement
‘culée de vox populi !
Tout pareil que Neuroblack, sauf que j’aime bien (certains) Xasthur moi :-)