Jarboe + Esoteric + Comity + Celeste – 23 mai 2009 – Glaz’art – Paris

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Le public parisien s’était passé le mot pour ne pas venir à cette date qui offrait pourtant pour un prix modeste une bonne poignée d’excellents groupes, même avec le désistement de dernière minute de Guapo. Ce sera donc devant un petit public que les artistes se produiront dans un Glaz’art rénové et agrandit qui apparait donc encore plus vide du public qui avait toutes les raisons de se déplacer.

Le festival commence avec Every reason to … égale à eux-même. Tout en étant pas fan de leur mélange de doom et de riffs décalés je ne vois aucune raison d’éviter leur set tant leurs prestations scéniques sont toujours à la hauteur. La section rythmique est particulièrement grandiose et maintien un groove solide alors que les compositions sont loin d’être linéaires. La demi-heure de set qui leur sera alloué fut très courte et le groupe même était surpris de devoir arrêter aussi tôt. Dommage, car le son était avec eux et leur musique a de quoi dépasser le stade du groupe d’ouverture.

Celeste enchaîne ensuite un peu lentement à cause de problème de son qui ne seront manifestement pas réglé pendant le concert et de lumières que l’on ne veut pas éteindre. Les lyonnais jouent dans le noir, c’est maintenant bien connu, mais les salles ont toujours beaucoup de mal a accéder à leur demande. Une fois une obscurité suffisante obtenue le groupe peut quand même commencer mais avec le son le plus désastreux de la soirée. Un ami m’assurera que j’étais placé du mauvais côté et il a donc eu bien de la chance s’il a pu profiter d’un set meilleur que celui que j’ai entendu. Autant le groupe est toujours aussi menaçant visuellement derrière un mur de fumée où s’agite de petites lumières rouges, les chansons ne ressortaient absolument pas dans un brouillard sonore fait de batterie, de basse et d’un mur de distorsion. Quelques mots s’extraient par moment de la brume ce qui handicape mortellement le groupe dont l’identité repose beaucoup sur les textes. J’espère qu’une plus grande scène et un temps de jeu plus long leur sera accordé prochainement afin que leur dernier puisse prouver toute sa valeur sur scène.

C’est donc avec pas mal d’appréhension pour le son que je m’approche de la scène pour voir Comity revenir à la vie après une longue période d’incertitude et un décès annoncé. Heureusement, c’est avec un son précis et suffisamment équilibré que furent interprétés une nouvelle fois les trois quarts d’As everything is a tragedy et leur nouvelle composition disponible sur un EP fraichement sorti. Le nouveau batteur est à la hauteur de la tâche qu’il lui incombe et le chanteur est maintenant aussi bassiste pour un résultat tout aussi enthousiasmant. La joie se lit sur les visages et bien que leur musique n’ait jamais été festive, c’est la bonne humeur qui prédomine sur scène. Revoir sur scène ensemble ses musiciens qui s’étaient, entre temps, illustrer dans d’autres formations (Every Reason To, Parween …) est le symbole d’une renaissance tant espéré et maintenant exaucé. Vivement un nouveau concert et vivement de nouveaux morceaux.

Le concert va ensuite se finir pour moi avec la prestation d’Esoteric. Conquis sur le tard par leur dernier album j’attendais beaucoup de leur prestation et je fu donc partiellement déçu. Tout d’abord car le morceau "Circle" qui introduit the Manical vale ne fut pas interprété (je n’étais d’ailleurs pas le seul a l’espérer puisqu’un spectateur cria par deux fois le nom de cette fameuse chanson) mais surtout car leur set ne fut pas entouré d’une once de la mystique que leur musique demande. Equivalent en terme d’atmosphère à Darkspace, les six anglais ont sur scène un simple look de metalleux. A leurs pieds sont étalés des dizaines d’effet. Jamais je n’avais vu autant de pédales et de branchement au pied d’un bassiste ou d’un guitariste. La profondeur et la noirceur du son qui sort des amplis est cependant bien à la hauteur de la puissance des albums. L’interprétation est aussi absolument parfaite et le groupe interprète avec une régularité de métronome son doom funéraire riche en effet et variation subtile. Tout est donc à la hauteur si ce n’est l’atmosphère appropriée et l’image d’un groupe banal en train de jouer une musique qui ne l’est absolument pas.

C’est donc avec suffisamment de fatigue dans les pattes et de son dans les oreilles que j’ai pris congés de la petite assemblée sans attendre le set de Jarboe que je n’aurais surement pas pu apprécié à sa juste valeur.

Chroniqueur

Mathieu Lubrun

Hororo est chroniqueur depuis 2004 sur Eklektik, bibliothécaire de profession, passionné de musique (metal, jazz, hip hop, electro …) et de comics. Alcoolique de concert et de disques, bavard et effervescent dès qu’il rentre en contact avec un artiste qu’il apprécie. Contactez-le pour lui dire tout ce que vous voulez à son adresse personnelle xhororox [AT] gmail [DOT] com et/ou suivez-le sur Twitter.

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