Celeste – Morte(s) Née(s)

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Style: screamo/hardcoreAnnee de sortie: 2010Label: Denovali

« Noir c’est noir » comme dirait l’autre… Question espoir il est clair que Celeste n’est pas là pour en donner, mais plutôt pour en faire disparaître le concept même, y compris aux yeux des plus optimistes.
La recette a été mise au point et peaufinée au fur et à mesure de la sortie des albums du groupe français, et elle est désormais bien rôdée. A tel point même que ce Morte(s) Née(s) ne présente pas de différence majeure par rapport à son prédécesseur Misanthrope(s). Un puits sans fond de noirceur, de haine, de désespoir, voilà le programme ô combien réjouissant que nous promet à nouveau Celeste sur ce nouvel album.
Dès « Ces Belles de Rêve aux Verres Embués », on est en terrain connu et Johan dégueule déjà sa haine, à s’en arracher les cordes vocales. Les textes sont toujours aussi travaillés et prenants, toujours déclamés dans la langue de Molière, le groupe étant d’ailleurs un des rares à maîtriser cet exercice périlleux, sans se prendre les pieds dans le tapis. L’étouffement (c’est le cas de le dire) atteint son paroxysme sur le biennommé « Il y a bien des Porcs que ça ferait Bander de t’Etouffer », et on ressent vraiment le malaise, le mal-être que Celeste cherche à faire passer.

Cette rudesse dénuée de la moindre idée de concession peut rendre l’écoute de cet album (comme des précédents) éprouvante sur la longueur, car le son contribue lui aussi à cette sensation étouffante, puissant mais rêche, proche du son black, ce qui n’est d’ailleurs définitivement pas un hasard tant le rapprochement de Celeste avec le black métal semble encore une fois parfaitement assumé et souhaité (comme chez un Nesseria mais en plus poisseux, là où ces derniers seraient plus « grind »).
Heureusement l’album est assez court, un peu plus de 40 minutes, il n’est pas conseillé de rester trop longtemps dans un tel bain de folie et de noirceur, même si le tempo n’est pas toujours frénétique et prend le temps d’installer des ambiances plus lourdes -et non moins putrides- (« (S) » sans chant mais pas sans âme) sur la 2ème moitié de l’album particulièrement.
L’album se conclut d’ailleurs par « De Sorte que plus Jamais un Instant ne soit Magique », morceau de 13 minutes par lequel le groupe rend hommage à l’une de ses influences majeures (Neurosis) en balançant un gros bloc de noirceur tout en lourdeur et en ambiance façon « cataclysme ».
Du bien beau boulot encore une fois, même si on se demande quand même comment le groupe évitera de tomber dans la redite la prochaine fois, tant ce Morte(s) Née(s) reste proche de Misanthrope(s).

A noter qu’encore une fois, l’album est intégralement téléchargeable pour pas un rond sur le site de Denovali.

Tracklist :

  1. ces belles de reve aux verres embués
  2. les mains brisées comme leurs souvenirs
  3. il y a bien des porcs que ça ferait bander de t’etouffer
  4. En troupeau des louves en trompe l’oeil des agneaux
  5. (s)
  6. Un miroir pur qui te rend misérable
  7. De sorte que plus jamais un instant ne soit magique
krakoukass

Chroniqueur

krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

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2 Commentaires

  1. pearly says:

    Le moins varié, le plus « black metal », enfin sans guillemets même tellement ça le respire de A à Z, du BM qui n’en est pas, et sûrement le plus étouffant de tous. Celeste continue à jouer avec un son qui le suit depuis le début, pour cette fois un résultat extrême.
    J’adore; je trouve cet album monumental, mais ne suis pas d’humeur à l’écouter tous les jours.

  2. Ikea says:

    mmmh, pas d’accord avec la chronique et pas tout à fait d’acc’ avec le comm’ de pearly !
    C’est justement leur album le plus « varié » (bon, on parle de Celeste hein) et surtout le plus construit, avec un début et une fin. Biens moins monolithique que les deux précédents mais aussi plus noir et addictif !

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