Lors de la sortie de leur premier album, Cult of Luna fut taxé de groupe de black metal par le magazine anglais Kerrang!. Une classification assez absurde au regard de l’évolution du groupe et qui ne dura qu’un temps. Pourtant, il y avait du vrai dans cette comparaison avec les hordes norvégiennes, car la rage déployée par les post-rockeux d’aujourd’hui était tellement palpable à l’époque de leur album éponyme que l’on n’aurait pas pu imaginer que par la suite le groupe s’orienterait vers des sonorités aussi douces et apaisées bien que toujours sombres. De ces jours que regrettent les fans de la première heure, Celeste a pris racine et a grandi pour produire un premier disque coup-de-poing, Nihiliste(s). Aujourd’hui, les graines ont de nouveau germés pour se nommer Misanthrope(s) et cette classification a finalement du bon pour les lyonnais héritiers de la flamme.
Monolithique et rageur, leur précédent album ne semblait pas offrir de chemin possible vers encore plus de violence et de colère. Les lyonnais ont pourtant réussi à aller plus loin et accomplissent ce que le Cult of Luna des débuts avait touché du doigt. La fusion entre l’héritage de Isis et Neurosis et une atmosphère quasi black metal. Autant la voix évoquait déjà la Norvège, autant les riffs saturés et certaines mélodies ont aujourd’hui plus que des reflets sombres et plongent la tête la première dans les marécages avec virulence, effet accentué par la dureté des paroles hurlées en français.
Beaucoup plus metal et aussi plus lourd, l’obsession de Celeste semble être d’animer chez l’auditeur un dégout profond de l’humanité. Sans aucune volonté d’améliorer, de changer ou de pardonner. La destruction est mise au profit d’un esthétisme qui ne trouve son salut que dans des émotions déchirées et des corps exsangues, fatigués par l’expulsion de tant de pulsions en si peu de temps.
Misanthrope(s) est un pas en avant vers toujours plus de violence mais, pas une révolution en soi pour tous ceux qui se seront fait les oreilles sur le précédent volume des aventures du groupe. La révolution est ailleurs et Celeste en fait partie. Altar of Plagues, Waning, Wolves in the Throne Room, des groupes qui rejoignent le post hardcore tandis que de leur côté, Celeste va dans la direction opposée. Une conjonction des genres très prometteuses pour les mois à venir. Misanthropes n’est pas pour autant un pas gigantesque dans une direction nouvelle mais, un mouvement de plus du quatuor lyonnais un peu plus loin de l’héritage des suédois en jouant et en gagnant, à la compétition du plus sombre.
- que des yeux vides et séchés
- comme pour leurrer les regards et cette odeur de cadavre
- toucher ce vide béant attise ma fascination
- la gorge ouverte et décharnée
- il y aura des femmes à remercier et de la chaire à embrocher
- mais quelle plaisir de voir cette tete d’enfant rougir
- une insomnie avec qui tout le monde voudrait baiser
- a défaut de te jeter sur ta progéniture
- …anesthésié vos membres dans une orgie d’enthousiasme
j’avais déjà trouvé Nihiliste(s) très bon, mais ce nouvel opus est encore meilleur.
Vraiment un super album. Et je suis assez d’accord avec la chro, du post-hardore « haineux » (sans que ça soit en trop).
Bref super groupe.
Fan de Nihiliste(s) je ne peux qu’être emballé par ce nouvel album. Maintenant, même si c’est secondaire, je ne comprends absolument pas l’allusion au black metal concernant Cult Of Luna. Je suis super fan des 2 premiers albums et ai acheté le premier à sa sortie chez Rage Of Achilles lorsque je vivais en Irlande, mais c’est bien la première fois que je vois pareille comparaison… Bref. Sinon dans les groupes black qui rejoignent le post hardcore, surtout n’oublions pas Cobalt. Gin encore plus que Eater Of Birds va encore nous mettre à genoux.
Trop bon cd effectivement (et trés bonne chro au passage!)
un cd a écouter au réveil pour se mettre de bonne humeur quoi ^^
CD et LP précommandés depuis un moment, j’ai hâte!!!
Plus sombre et beaucoup plus métallique que Nihiliste(s). Un disque intense et écoeurant. D’ores et déjà dans mon TOP 10 de l’année!
Vraiment du bon boulot, je le trouve de plus en plus excellent cet album. Autant j’avais jamais trop accroché aux groupes français screamo/postcore qui les ont précédés, autant Celeste me parait un bon cran au-dessus du lot, et ce 2ème album ne fait que le confirmer.