Si je chroniquais ce disque pour un magazine anglais, les mots « violent and uncompromising slab of violent electronic extreme metal that will crush and obliterate your face » y figureraient surement. The Processus est le résultat de la rencontre entre des influences issus du metal extrême (The Berzerker principalement) et de l’électronique (de l’ambiant à l’EBM). Cette difficile confrontation s’est effectuée au coin de la rue mal famée de l’esprit d’un français, graphiste (il a réalisé les deux dernières pochettes d’albums de The Berzerker) et seul membre de ce projet destiné à rentrer dans les anales au rayon des projets les plus fous furieux.
De folie, ce disque n’en manque pas. D’accroche par contre, il n’y en a point. Quand l’auteur m’a contacté pour que je chronique cet album, j’étais enchanté d’être choisi par un esprit aussi ouvert, capable de fomenter et d’aboutir à une rencontre difficile entre deux univers très différents. C’est donc avec beaucoup de regret que je dois tempérer l’enthousiasme des esprits pris de folie à l’idée d’une rencontre entre la virulence des grindeux industriels de The Berzerker et les atmosphères les plus froides de l’electro.
Car si la base rythmique est effectivement électronique et si la distorsion massive convient à remplir l’espace sonore d’un nuage similaire au metal extrême, il manque la grâce vénéneuse des meilleurs riffs du genre ainsi que l’espace nécessaire aux différents effets pour respirer. La voix est donc le seul élément véritablement propre au metal extrême. L’extrémisme electro / metal est donc bien proche de The Berzerker dans l’esprit mais en beaucoup plus violent puisque les riffs sont remplacés par un océan de réverbérations dangereuses à la croisée entre le Near death experience de Spektr et les rythmiques les plus épuisantes du rayon electro et indus de votre disquaire.
Il y a donc de très bons moments. Par instant, le tissu rythmique ce fend de variations bienvenues mais seulement par moments. Ailleurs, la rythmique explose et défonce tout sur son passage en ne laissant aucune trace de vos tympans. L’expérience atteint l’extrémisme requis par une rencontre aussi improbable mais n’est juste pas assez passionnante pour engloutir l’attention de l’auditeur pendant onze plages
Je me dois donc maintenant, après avoir dressé un tableau tout de même très noir de ce disque, de relever le niveau. L’expérience menée par The Processus n’est pas seulement louable mais originale et intéressante. L’écoute de ce disque est tout ce qu’il y a de plus satisfaisante quand on apprécie tout ce qui a trait aux musiques extrêmes, tout genre confondus. « Please worship life » me fait l’effet d’un Codex necro, de Anaal Nathrakh, au bord de l’explosion. Bien plus loin que le duo anglais en terme de violence, The Processus dépasse toutes les bornes déposées par les champions de l’extrême et va les poser encore plus loin. Ce n’est pas un grand exploit mais un exploit notable et justifie du coup toute l’attention que l’on doit porter à ce projet, même si les compositions ne sont pas vraiment au rendez-vous.
Au bord de. Sur le point de. Il n’est pas permis de parler de potentiel. L’envie et les idées sont là, il faut juste éclaircir un peu tout cela. Au bout de quatre albums, The Processus a atteint seul une étape qui peut le faire devenir le monstre qui se dissimule derrière ce barrage de hurlements distordus, de rythmiques dopées et d’indus déchiré. On n’est pas loin de la ligne d’arrivée mais une fois que l’on y sera, je peux vous garantir quand l’on entendra l’explosion résonner très loin.
- the inadequation
- please worship life
- thought = chaos
- floating flesh
- mother death
- the last shelter
- ghost life ghost world
- the aesthetic of inner dislocation
- inextinguible will of knowledge
- pain : mystical debris of an higher place
- cenotaph of humanity
est-il possible avoir lien pour du son?
http://www.myspace.com/theprocessus
Voilà, il faut vraiment qu’on corrige ce bug.
Merci bien. par contre, j’aime pas du tout, en fait…