D’un point de vue thématique, ce nouvel album de Spektr est une progression vers la suite logique de la visite de cet hôpital, dont les murs dégoulinaient d’affects délirants, que les anglais de Axis of Perdition explorèrent dans leur dernier album. Car quoi de plus normal que de passer de l’autre coté du miroir et de peindre ce lieu que chacun visite mais que personne ne peux décrire, la vie après la mort. Spektr, duo français signé sur le prestigieux label de Blut Aus Nord, Appease me, rentre dans l’antichambre de l’entre deux vies et, à l’aide des mêmes instruments que les groupes de black metal s’accrochant à la tradition, ils démolissent les murs que nous nous sommes construits devant nos yeux. La description plus littéraire est ici obligatoire et je ne pourrais pas me permettre de ne pas user de métaphore pour rendre compte de la force d’un disque tel que celui ci. La frontière entre la musique black metal où les albums sont constitués de chansons indépendantes et la véritable musique de film est ici brisé avec une dextérité et surtout une imagination ahurissante. Je connaissais déjà Spektr sur leur premier album mais celui ci marque une progression insoupçonnée pour venir se placer au premier rang de ce qui fait de notre pays une des premières références actuelles en black metal.
Le terme post black metal pourrait aussi très bien s’adapter a décrire ce qu’il nous est donné à analyser mais que cela ne laisse pas entendre que Spektr se dégage totalement des règles du genre. Des instruments traditionnels sont utilisés majoritairement et c’est l’utilisation de ceux ci qui diffèrent énormément. Contrairement à Axis of Perdition ou Blut Aus Nord, c’est une véritable batterie que l’on entends presque uniquement et son placement presque au même niveau que la guitare la rend bien plus troublante et essentielle dans l’essence du disque qu’un simple rythme binaire et accéléré employé par pléthore de groupe du même genre. Guitare et batterie grésillent tout deux et envahissent chaque pore des enceintes pour ensuite disparaître au détour d’un changement de plages et être remplacés par un soufflement ou de lointains échos de porte que l’on ouvre. Ou que l’on referme. Agissant comme un symphon, Near death experience aspire l’attention de l’auditeur et l’empêche de se détourner tellement l’émotion contenue dans le disque ainsi que les sonorités utilisées pour dépeindre ce tableau d’une expérience comateuse rendent ce qui n’est qu’une phrase une réalité.
On se retrouve allongé côte à côte avec un patient oublié dans sa chambre. Partageant ses respirations et le sentiment d’abandon qui l’envahit. Oubliant les adjectifs associés au « mal » ou au « satanisme », Near death experience engendre des sensations physiques qui font de cet album un moment aussi délicieux qu’unique et troublant. L’utilisation des samples à tendance noise ou d’instruments plus étrangers au contexte rock classique ne sont pas des nouveautés, et cela dans aucun genre associés au metal. Et encore moins au black metal. Mais Spektr, là où ils annoncent une tache inatteignable, réussit à rendre l’impossible réalité et atteint son but. La durée, assez courte, de ce disque n’est alors pas un ennui et est même un soulagement. La structure inattendue du disque ne se pliant pas au découpage en chansons uniques mais préférant la variante globale, afin de mieux servir le concept, n’est pas non plus contestable tant cet album est complet. Tout comme les copies de bac auxquels on hésite à donner une note trop élevé, ne pas dire de mal d’un album et trop l’encenser est un peu ennuyeux. Mais ou est le problème dans cet album ? Un court métrage de 12 minutes est même proposé afin de compléter l’expérience. Le livret dépouillé et à dominante noire, propose des photos parfaitement associées à la musique et contribue a confirmer cet album comme étant une perle ne commettant aucun faux pas et aucune faute. En fait, la seule faute de goût, c’est que Spektr ne semble pas très connus. Et ça c’est une très grande erreur.
- the violent stink of twitching terror
- astral descent
- climax
- phantom reality
- visualization
- whatever the case may be…
- disturbing signal
- unio mystica
- his mind ravaged, his memory shattered
énaurme !!
C’est classe ce truc. Glauque as fuck, moins barré que The Axis mais dans la même mouvance. Un grand grand album !
Je l’ai déjà écouté, je le trouve sympa, les ambiances sont bien foutus mais j’ai encore un peu de mal avec les guitares un peu noise.
le black français n’en finit pas. J’adore
Génial, c’est tout, content qu’il y ait encore des groupes de cette trempe, capables d’apporter un son nouveau au black metal.
magique, énorme, intelligent.
paraît qu’a priori le projet était surtout destiné à être musical ET visuel. demande à voir !!!
J’ai pas écouté cet album là mais j’avais écouté le precedent. Je prefere finalement ce groupe à Blut Aus Nord et à Axis of Perdition…
Moi je vois une belle influence d’Abruptum derrière tout ça et on peut aussi se jeter sur Stallagh si on à pas froid aux oreilles pour retrouver des ambiances encore plus malsaines,quoiqu’il en soit Spektr marque des points c’est évident,NDE est un album qui a tout de l’album culte,il m’a fallu du temps pour saisir ce que le groupe proposait heureusement « Et Fugit Interea Fugit Irreparabile Tempus » avait ouvert la voie,un grand bravo aussi a Appease Me qui a essayé de sortir des choses originales en France,chose qu’on espérait tous.