Pour être franc, je suis rarement sensible au revival de la pop synthétique des années quatre-vingt. Je ne sais donc pas vraiment ce qui m’a orienté vers l’écoute de ce Fever Ray (projet « solo » de Karin Dreijer, membre du duo The knife) mais je n’ai pas regretté le voyage, charmé par un disque empreint d’une poésie sensible et rare.

La musique de Fever Ray est plutôt simple, basée sur une rythmique souvent lente, elle s’articule autour de samples répétitifs permettant à la chanteuse de dessiner des arabesques vocales d’un impact certain sur l’auditeur. Le résultat en devient tribal, mystérieux et psychédélique, invitant au voyage les yeux fermés dans un univers original et très personnel, empreint d’une mélancolie et d’une poésie rendant les chansons indispensables. La force du disque est alors d’intégrer chaque note de synthé, chaque petit son, chaque mélodie, à cet univers cohérent, rendant toute kitscherie écoutable et développant une addiction certaine pour cette dizaine de titres d’une unité remarquable.

Un disque à conseiller à tous les curieux n’ayant pas peur de faire tomber les préjugés pour se plonger dans un disque unique et terriblement séducteur. Les moins téméraires pourront quand même se pencher sur le magnifique clip lié à la chronique qui illustre parfaitement l’univers décrit ci-dessus. Bon voyage !

1. if i had a heart
2. when i grow up
3. dry and dusty
4. seven
5. triangle walks
6. concrete walls
7. now’s the only time i know
8. i’m not done
9. keep the streets empty for me
10. coconut