PJ Harvey – Let England shake : La vraie Queen en Angleterre, c’est elle. Avec ce nouveau cru, elle prouve qu’elle a des choses à dire et encore un paquet d’inspiration à faire partager. Un album fort.
Dirge – Elysian magnetic fields : un album qui confirme que les français font mieux que beaucoup d’autres dans ce genre (post-métal pour l’Europe, sludge atmosphérique pour les USA), et la raison est simple : ils ne se contentent pas de reprendre les fondements du genre, que du contraire. Dirge avance, seul, fier comme un coq, et livre un album puissamment…Magnétique.
Elder – Dead roots stirring : nouveaux venus dans la scène stoner métal, ces jeunots prouvent que l’expression « le talent n’a pas d’age » n’est peut-être pas dénuée de sens. Cet album est frais, inspiré, addictif, beau. Et il donne un bon coup de pied dans la fourmilière. Elle en avait besoin.
Enablers – Blown realms and stalled explosions : disque élégant, varié et plus « musical » que les précédents, les Américains démontrent que le spoken-word ne doit pas nécessairement rimer avec « chiant ».
Kourgane – Corps de chasse : La noise française a encore de beaux jours devant elle. Surtout si elle compte parmi elle des rejetons aussi particuliers que ces Palois, qui rendent le bruit à la fois entêtant, excitant et imposant.
Hawks – Rub : Ces dernières années ont été fructueuses pour le noise-rock outre-atlantique. En 2011, la version la plus carnassière et perverse connut son vainqueur : Rub est un coup de boutoir jouissif et sans concessions.
Pord – Valparaiso : Pour un premier album, les Pord font fort. Quelque part entre Keelhaul et Dazzling Killmen, les Français tirent leur épingle du jeu au travers d’une noise certes tortueuse, mais surtout organique et pas clinique, le chant apportant une certaine humanité rafraichissante.
Tom Waits – Bad as me : Ce monsieur est grand. Ce monsieur a presque 40 ans de musique derrière lui. Il synthétise ces années là par l’entremise d’un disque comportant les ingrédients chers à Waits : la blues, le jazz, le cabaret, les balades heart-broken, le swing endiablé, le rock sauvage, la verve frétillante. Ce nouvel album a tout du « Tom Waits illustré ».
Revok – Grief is my new moniker : Des Français encore. Leur cas est particulier. Après un premier album prometteur, les Revok décident de taper un grand coup. Ce nouvel album est une belle claque, malsain à souhait, à l’image de la cover ambigue. Cet album échappe à toute classification autant qu’il échappe à toute compréhension. On en fait jamais le tour.
Ramesses – Possessed by the rise of magic : les sluge doomeux décident de rajouter un peu de corbeau à leur tambouille. Cela leur va très bien, ce disque est leur plus émotionnel et peut-être leur plus marquant à ce jour.
Je me dois de rajouter quelques mentions honorables, ces albums qui auraient pu, ou du, figurer dans ce top mais qui n’y sont finalement pas, pour cause de la mémoire, sélective ou défaillante, et aussi à cause de la restriction logique qu’impose ce type de bilans.
Young Widows – In and out of youth and lightness
Ultraphallus – Sawberry hagan
Picore – Assyrian vertigo
Uncle Acid And The Dead Beats – Blood lust
Kickback – Et le diable rit avec nous
Mais aussi : Terra Tenebrosa – The Tunnels, Will Haven – Voire dire, Earth – Angels of darkness, demons of light I, Mondkopf – Rising doom, ASVA – Presences of absences, Big’n – Dying breed & Spare the horses EP, Dead Elephant – Thanatology, Feist – Metals, KEN Mode – Venerable, K-Branding – Alliance.
2011 fut une belle année. Vivement 2012.