Bilan 2011 Pluton

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Annee de sortie: 2011

A mon sens, 2011 aura été l’une des années les plus riches en terme de sorties depuis 2007. Année qui aura vu la consécration des anciens capables de faire du neuf après des carrières longues de 20 à 40 ans (PJ Harvey, The Residents, Mike Patton, Tom Waits, Steven Wilson…). C’est rassurant quand on se disait que tout avait été entendu en musique, certains artistes continuent à explorer des territoires qui leur sont inconnus. Alors qu’une grosse poignée de groupes plus récents reproduisent note pour note ce qu’on fait leurs prédécesseurs sans y ajouter une âme particulière, quelques-uns se détachent allant même jusqu’à s’approprier de nouveaux genres (Hateful Abandon, Snowman…).

10 titres de 2011

The Way It Ends – Hateful Abandon
L’alliance post-punk/black metal, véritable marque du groupe,  prend un nouvel essor avec cette introduction pêchue et orgasmique.  Un son neuf et original, redoutablement efficace.

http://www.youtube.com/watch?v=VuExqP7W3H4

The Glorious Land – PJ Harvey 

Guitares aquatiques, rythmique entêtante, ligne de chant improbable et clairon dissonant, l’artiste réinvente en un seul titre la musique alternative britannique.

Memory Lost – Snowman
Une voix éthérée, aux allures quasi soul, nous convie à l’écoute d’une sorte de tango futuriste matiné d’ambient lumineuse.   Numéro de haute voltige totalement réussi.

River – Alexandre Desplat
Mélodie obsessive du philosophique film Tree of Life, Desplat compose cette pluie de notes gracieuses évoquant le génie d’un Philip Glass.

http://www.youtube.com/watch?v=IJhq5-miGIk

Outside the Fence – The Residents
Ces dernières années, ce sont de leurs titres les plus dark ambient que les Residents tirent leurs expérimentations les plus abouties. Ce susurrant « Outside the Fence » en est la preuve authentique.

The Final Solution – David Galas
Véritable hommage à la musique éthérée des années 80, « The Final Solution » permet à Galas de s’acoquiner un instant avec les muses qui ont inspiré les Cocteau Twins.

David Galas – The Final Solution on MySpace

Hell Broke Luce – Tom Waits
Tom Waits, dressé au pas, n’a jamais été aussi martial et autoritaire. Après cela, on a juste envie de devenir, enfin, un vrai dictateur.

Families of Eden – Rome
Les compositeurs classiques inspirent, et ce n’est pas Jérôme Reuter qui dira le contraire. Au milieu de percussions guerrières sourdes, le sublime sample d’ « Ase’s Death » de Grieg résonne comme la BO parfaite pour une fin du monde.

Tiny Monsters – Puscifer
Premier titre de Conditions of My Parole , « Tiny Monsters » n’a rien d’original mais pourrait bien inspirer voire rendre jaloux Depeche Mode. Rien que pour cela, ce titre mérite sa place dans ce classement.

http://www.youtube.com/watch?v=aB_wJg442ho

Star Whisperer – Tori Amos
Certes, Tori Amos fait beaucoup de pop pour rien ; certes, Tori Amos ressemble de plus en plus à un monstre de foire après toutes les opérations chirurgicales ratées ; certes, Tori Amos n’est pas PJ Harvey à qui on l’assimile souvent, mais, à l’instar de Rome, la musique classique stimule la créativité. C’est ainsi que la mère Amos nous livre un titre éminemment lugubre et d’une beauté romantique. Ce sont les gothiques qui vont être contents !

10 albums de 2011

Let England Shake – PJ Harvey (voir chronique)
Encore une fois, l’anglaise expérimente une sonorité plus folk, et réussit haut la main le pari de se réinventer. Tant de génie ne peut laisser indifférent. Après vingt ans de carrière, c’est l’une des rares artistes à pouvoir encore surprendre et dont on attend avec impatience les prochains opus.

Move – Hateful Abandon (voir chronique)
A l’instar de PJ Harvey, Hateful Abandon a cette volonté de ne pas se répéter sur ce deuxième album. Leur mélange de post-punk, black metal, new wave et industriel tranche aussi bien avec leur précédent morne et efficace album Famine, qu’avec ce qu’on aurait déjà pu entendre ailleurs.

Absence – Snowman (voir chronique)
L’album qu’aurait pu – et dû – sortir Ulver cette année. Parsemé de voix fantomatiques et de genres musicaux des quatre coins du monde passés au mixer de l’électronique, Absence fait preuve d’un véritable goût pour les rythmiques étranges et les atmosphères vaporeuses.

Bad As Me – Tom Waits
Il est toujours aussi impressionnant d’entendre qu’après tant d’années, Tom Waits, 62 ans au compteur, a la capacité de créer une musique unique, ayant assimilé les restes des simagrées d’un Howlin’ Wolf ou Screamin’ Jay Hawkins. Bad As Me confirme que « Tom Waits » devrait être répertorié comme synonyme officiel de « loufoque ».

La Solitude des Nombres Premiers – Mike Patton
Mike Patton est capable de tout : sur un même titre peuvent se côtoyer le métal et la pop italienne, et un peu de hip-hop pour faire le pont entre les deux. Sur La Solitudes des Nombres Premiers, il s’essaie à la musique de film, non pas comme il l‘a déjà fait avec Fantômas, à la manière d’un hommage, mais plutôt comme un vrai compositeur pour un vrai film. Le résultat est saisissant de brio : à la fois austère et détraqué, cette musique sonne comme l’aboutissement d’une passion entretenue depuis des années pour les bandes originales de films.

Coochie Brake – The Residents
Album pas encore sorti officiellement (sortie officielle le 7 février 2012), mais que les fans impatients (comme moi), ce sont déjà procurés grâce à une édition spéciale limitée à 444 exemplaires.
Au risque de se répéter, cet album est encore une preuve qu’après des années d’expérimentation et de composition, un groupe peut toujours se renouveler. Mélangeant la langue espagnole à un hybride de dark ambient et d’electro, The Residents aurait-il inventé la dark ambient mexicaine ? En tous les cas, le résultat est  plutôt accessible et divertissant.

Tree of Life – Alexandre Desplat
Bande originale de Tree of Life, la demarche du réalistateur Malick, qui a permis à Desplat de composer la musique à partir de thèmes et non des images du film, donne le champ large à une musique homogène et hédoniste.

Ghosts of California – David Galas (voir chronique)
Troisième album de l’américain, Ghosts of California reste dans les terres sombres et désertiques de l’Arizona pour y insuffler des airs dark folk. Confirmation d’un talent trop méconnu.

Die Æsthetik der Herrschaftsfreiheit – Rome
Reuter enchaîne les albums à un rythme effréné et nous propose cette année rien de moins que trois cds ! Il en profite alors pour approfondir ses quelques expérimentations sonores esquissées sur les précédents opus à l’aide d’interludes ou de morceaux plus conséquents. Au milieu de tout celles-ci, on retrouvera majoritairement ses compositions néofolk plus classiques mais néanmoins toujours aussi efficaces.

Grace for Drowning – Steven Wilson (voir chronique)
Sans conteste, Grace for Drowning est l’un des albums les plus intéressants de l’année en s’appropriant un style avant-gardiste aux influences très éclectiques (jazz, rock prog, krautrock…). Tantôt contemplatif, tantôt brut, l’album recèle à chaque écoute d’excellentes surprises.

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Commentaire

  1. Ennoia says:

    Haha j’aime beaucoup ton speech sur la mère Amos :D Et je suis bien d’accord avec toi pour Snowman.

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