Steven Wilson – The Overview

1 Commentaire      147
Style: Rock progressifAnnee de sortie: 2025

Faut-il seulement rappeler qui est Steven Wilson ? Son nom résonne forcément chez tout amateur de rock progressif, tant pour ses vingt années passées avec Porcupine Tree, dont il est la tête pensante, que pour ses nombreux albums solo, sans oublier son travail de producteur (notamment pour Opeth) et ses remixes/remasters d’albums cultes des années 70 (Yes, King Crimson, Gentle Giant, Jethro Tull et bien d’autres, enfin les groupes qui l’ont influencé).

Avec une telle productivité, des dizaines d’albums à son actif, difficile d’avoir tout écouté — et encore moins de tout aimer.

Personnellement, je suis devenu fan de Porcupine Tree avec In Absentia et Deadwing, les albums du début des années 2000 où Steven Wilson a commencé à muscler sa musique, probablement influencé par l’enregistrement de Blackwater Park de Opeth (2001). Avant cela, leur musique me paraissait un peu trop molle, comme une version moins tordue du Radiohead des débuts.

Puis sont venus ses albums solo, dont certains m’ont semblé être la continuité de Porcupine Tree, mais avec des musiciens différents. Porcupine Tree reste globalement ancré dans la sphère du rock progressif, avec une forte présence de guitares, là où Steven Wilson, en solo, se montre beaucoup plus éclectique. Ceux que j’ai particulièrement aimés sont justement ceux qui restent proches de Porcupine Tree, tout en s’ouvrant à d’autres influences. J’ai notamment beaucoup apprécié les touches jazz fusion de Grace for Drowning et The Raven That Refused to Sing.

Depuis, je dois avouer que Steven Wilson en solo m’a lassé, surtout l’électro-pop de The Future Bites, qui m’a franchement rebuté.

Avec le très bon album de retour de Porcupine Tree en 2022, Closure / Continuation, après plus de dix ans d’absence, et l’excellent concert du groupe auquel j’ai récemment assisté, j’étais de nouveau motivé à tendre l’oreille à Steven Wilson — et plutôt bien disposé envers ce nouvel album, qui s’est avéré être une belle surprise pour moi.

Après quelques écoutes, je me retrouve assez bien dans The Overview, qui a déjà pour lui l’avantage de renouer avec un son rock progressif, après plusieurs albums pop/électro qui ne m’intéressent pas. On y retrouve encore des éléments électroniques et quelques passages pop, mais il nous épargne les délires « dance » et les morceaux léthargiques et larmoyants. Mieux, il contrebalance ces tendances avec de bons gros riffs et une ambiance spatiale façon musique pour planétarium, plutôt réussie, le tout soutenu par une production soignée (forcément, venant de lui).

L’album se compose de deux longs morceaux d’environ vingt minutes. Une structure originale, certes, mais un peu poussive tout de même. Il s’agit plus d’un patchwork — un assemblage de segments distincts — que de deux pièces véritablement cohérentes. Certaines mélodies reviennent cependant ici et là.
Je passerai rapidement sur le concept de “sensation de relativisme lors de l’observation de la Terre depuis l’espace” : intéressant sur le papier, mais pas renversant. Il colle en tout cas à l’ambiance spatiale/atmosphérique. On se serait bien passé des spoken words par une voix féminine, qui n’apportent pas grand-chose à l’ensemble.

On peut reprocher à cet album un certain manque de surprises. Tout ce qu’on y entend a déjà été exploré à un moment ou un autre par Steven Wilson. C’est du Wilson un peu lisse, un peu “easy listening” (voir le final au saxophone sur nappes de claviers dans « The Overview »), mais je pense malgré tout que c’est son meilleur album solo depuis longtemps. Un prog épique et spatial, qui me rappelle parfois ce qu’il avait fait sur Grace for Drowning — qui reste, comme je le mentionnais plus haut, mon préféré de ses albums solo.

jonben

Chroniqueur

jonben

Krakoukass et moi avons décidé de créer Eklektik en 2004 suite à mon installation à Paris, alors que disparaissait le webzine sur le forum duquel nous échangions régulièrement, ayant tous deux un parcours musical proche entre rock et metal, et un goût pour l'ouverture musicale et la découverte perpétuelle de nouveautés. Mes goûts se sont affinés au fil du temps, je suis surtout intéressé par les groupes et styles musicaux les plus actuels, des années 90s à aujourd'hui, avec une pointe de 70s. J'ai profité pendant des années des concerts parisiens et des festivals européens. J'ai joué des années de la guitare dans le groupe Abzalon. Mes styles de prédilection sont metal/hardcore, death technique, sludge/postcore, rock/metal prog, avec des incursions dans le jazz fusion et le funk surtout, depuis une île paumée de Thaïlande. 

jonben a écrit 555 articles sur Eklektik.

Up Next

Du meme groupe

Groupes cités dans la chronique

Vous pourriez aussi apprécier

Commentaire

  1. Darkantisthene says:

    J’ai mis un certain temps avant de vraiment rentrer dans cet album (pourtant on ne peut pas dire que je découvre le personnage) et mon sentiment (final) est plutôt mitigé. C’est effectivement un retour en relative bonne forme par rapport à de précédentes sorties mais on est loin, selon moi, des dithyrambes que j’ai pu lire çà et là. Je te rejoins donc sur l’avis global.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *