Ceremony est un groupe qui a de la bouteille, ayant franchi le cap des dix ans d’existence l’an dernier. Auteur à ses débuts de monuments de punk-hardcore tendance quasi powerviolence (le fabuleux Violence Violence), le groupe californien va peu à peu s’assagir et faire disparaitre toute trace de ses origines hardcore. Ce qui est plus […]

Ceremony est un groupe qui a de la bouteille, ayant franchi le cap des dix ans d’existence l’an dernier. Auteur à ses débuts de monuments de punk-hardcore tendance quasi powerviolence (le fabuleux Violence Violence), le groupe californien va peu à peu s’assagir et faire disparaitre toute trace de ses origines hardcore. Ce qui est plus que jamais le cas sur The L-Shaped Man, second album sorti chez Matador, sonnant tel un hommage au post-punk premier du nom.

Aussi paradoxal que cela puisse paraitre, Ceremony semble renier son passé tout en regardant dans un rétroviseur qui n’est pas le sien. Alors certes le groupe n’a jamais caché sa passion pour le genre et plus particulièrement Joy Division, cette référence transparait plus que jamais au travers de ces onze nouveaux titres.

Si l’agressivité est un lointain souvenir, ce n’est pas pour torcher des lyrics culcul la praline. Tout n’est ici que désespoir et frustration (Can you measure the loss? issue de The Separation résonne encore longtemps après écoute), collant parfaitement à ces rythmiques post-punk à guitare au son typique de l’époque (Exit Fears), à ce son de basse sautillant (The Party et sa rythmique épileptique) et à cette batterie métronomique. Ross Farrar œuvre avec charisme et se montre très convaincant dans ce registre, on est certes pas loin de la singerie de Ian Curtis mais les émotions sont transmises, c’est bien là l’essentiel.

Les fans des débuts de Ceremony auront une fois de plus beaucoup de mal à reconnaitre les anciens pensionnaires de Deathwish et de Bridge 9. Les gamins énervés ont grandi et se sont calmés (sauf peut-être pendant l’excellent Root Of The World où on entend quelques cris). Ceremony officie désormais dans des contrées plus familières d’une certaine époque avec un pouvoir accrocheur toujours au beau fixe. Surprenant mais très plaisant au final.