Autrefois trio, Pencey Sloe est devenu duo peu avant la sortie de ce Neglect. Le groupe parisien articulé autour de sa chanteuse/guitariste/bassiste/claviériste Diane Pellotieri a connu le départ de deux membres compensé par l’arrivée d’un seul, en l’occurrence du batteur Clément Hateau qu’on connaissait déjà chez Lodges (qui nous manque beaucoup). Un line-up renouvelé pour un second album (après Don’t Believe Watch Out – 2019) de dreampop/shoegaze aux contours aussi sombres qu’enivrants.
Neglect possède en effet une atmosphère générale entre rêverie et hypnose. Chaque titre est enrobé dans une sorte de voile de légèreté tout en étant doté d’une qualité de production d’une pureté limpide, du shoegaze en version propre en quelques sortes. Ainsi l’on se retrouve immergé sans effort dans ces paysages sonores installant un climat cinématographique unique (pourtant non dénué de zones plus obscures) dans lequel ces confortables nappes sonores sont délicatement accompagnées par sa chanteuse, cette dernière renforçant l’effet planant de chaque compos par de douces harmonies vocales avec juste ce qu’il faut d’écho (qui se mélangent au reste avec parfois quelques touches plus psychédéliques).
Les dix titres de Neglect enveloppent l’auditeur dans ces murs au doux fuzz éthéré de guitare se mêlant aux claviers, chacun possédant son pouvoir mélodique, mystérieux et souvent doux-amer. Accompagné par Neige (Alcest) et par Justin K. Broadrick (Godflesh, JK Flesh, Jesu…) sur les deux parties de l’envoûtant et très réussi « The Run », Pencey Sloe montre qu’il possède déjà un joli carnet d’adresse en plus de cette vision très personnelle du shoegaze. Un second album très réussi, aussi envoûtant qu’émotionnel.
- What They Need
- Smile To Zero
- Neglect
- Mirror Rorrim
- Sigh
- The Run – part 1
- The Run – part 2
- Brutal In Red
- Reversed Backwards
- Inner