Quintet parisien formé en 2009 et jouant du « death-thrash-core », Praetoria livre avec ce Mirror Of Modernity son premier album (faisant suite à The New Rein, EP sorti en 2013 ainsi qu’un single 2-titres la même année). Doté d’une production bien imposante et de compos ultra violentes, cette première livraison est aussi redoutable que semble l’être la demoiselle guerrière présente sur la pochette.
The Passenger débute les hostilités et on se rend directement compte de la puissance de feu des parisiens. Derrière des atours modernes les rapprochant du deathcore se cachent bien des qualités mélodiques s’expriment via un riffing plutôt inspiré (bien loin de la mollesse du deathcore « typique » quoi). Du coup, c’est déjà le carnage tant c’est efficace: on comprend pourquoi ce titre a été choisi comme single ! The Oath et Lionheart s’enchainent ensuite sans temps mort et de la même manière: une rythmique maousse agrémentée de gimmicks mélodiques d’inspiration suédoise (sur Lionheart surtout) surplombée par un chanteur alternant growl caverneux (faisant penser un peu à ceux de Benighted dans ce registre) et cris davantage hardcore (on retrouvera d’ailleurs aussi quelques moshparts par-ci par-là).
Si la recette trouvée envoie bien le bois, il n’est pas évident d’éviter la baisse d’inspiration quand on joue ce genre de musique tant ce mélange des genres a été abordé ces dernières années. Pourtant Praetoria montre qu’il a de la ressource en variant ses attaques, d’abord en allant plus souvent dans les notes aigües (Inhumanity Is Complete) puis en s’essayant au français (parfois étonnamment chuchoté) sur L’insouciant pour lequel on se surprend de capter l’intégralité des paroles (même growlées). Après une interlude atmo/guitare sèche (Praetorians), on repart vers ce mix de mélodeath et de metalcore très burné sans pour autant ressentir trop de lassitude grâce à ce sens de la mélodie provenant du très bon guitariste lead. Plutôt variées grâce à quelques breaks bien sentis (Deliver Us From Their Chains) et grâce à un batteur au jeu alternant groove et blasts.
Praetoria ne baisse pas la garde jusqu’au final, l’auditeur pourra lui ressentir quelques baisses de tension (ou plutôt d’attention) vu l’aspect aussi compact que massif de l’album, des baisses heureusement que passagères contrebalancées par les variations mélodiques apportées avec soin à chaque compo. Mirror Of Modernity est au final un concentré de death metal moderne puisant autant dans le hardcore que dans le melodeath, un concentré axant principalement son propos sur l’immédiateté par le pilonnage. Plus varié qu’il n’y parait au premier abord, ce premier opus devrait aisément rallier des adeptes à leur cause.
- The Passenger
- The Oath
- Lionheart
- Inhumanity Is Complete
- L’insouciant
- Praetorians
- Disaster Of Mars
- We Reject Justice (Of The Oppressor)
- Deliver Us From Their Chains
- Malicious Trap
- This World Immersed