Concert du 13/09/2019 au Chapeau Rouge de Prague (République Tchèque)
Je sais que vous allez dire que je fais uniquement des live-reports des concerts d’Acres, mais il se trouve que, d’une part, on ne me propose pas énormément d’accréditations, et d’autre part, les britons viennent très souvent dans le coin (trois fois en un peu plus d’un an) et ce en compagnie de groupes plutôt intéressants. Ainsi après Paerish et Silent Planet, le groupe anglais, aujourd’hui tête d’affiche, accompagne cette fois les autrichiens de TripSitter et… et c’est tout !
Car c’est en arrivant dans la fameuse salle pragoise Chapeau Rouge (célébrant ses cent ans cette année) que j’apprends la défection de Parting Gift, autre groupe anglais de hardcore mélodique qui devait ouvrir pour eux, bloqué par une panne de tourbus (dommage). Les horaires sont donc un peu décalés et TripSitter aura donc la possibilité d’allonger un peu son set. Défendant son premier album The Other Side Of Sadness, les autrichiens en joueront la quasi intégralité avec une belle prestance. Ainsi des titres comme « The Illusion » ou « Mourning Sea » verront leur puissance émotionnelle décupler en live. Prenant des allures de Defeater ou de Touché Amoré à bien des moments, le groupe proposera un show catharsis prenant dont les deux derniers titres seront joués de manière inattendue. En effet, récupérant un tom de la batterie (au-dessous duquel était placé une lampe, pour un effet assez sympa car la salle avait été plongée dans le noir), le batteur s’est placé au milieu de la foule, le chanteur/guitariste lui faisant face. S’en suivent deux titres poignants, minimalistes et aux nerfs à vif joués sans micro devant le public qui sera nombreux à s’asseoir par-terre, observant religieusement ce final assez larmoyant. Très chouette.
Après une telle déferlante, Acres se présente sur scène afin de présenter son nouvel album Lonely World, paru il y a quelques semaines. Un titre qui ne trompe pas sur le caractère toujours aussi désespéré de la musique des anglais. Le post-hardcore du groupe prend une toute autre ampleur dans une petite salle: le son est puissant, le public est proche, il se passe une belle interaction entre la scène et le pit en constant mouvement (et étonnamment peuplé par de très nombreuses jeunes femmes participant au pogo et slammant régulièrement). Le nouvel album occupe donc une bonne place de la setlist des anglais (cinq titres il me semble) mais quelques « vieilleries » seront aussi jouées comme le superbe « Write Home », l’un des seuls titres uniquement hurlés du jour et une intense claque. Officiant désormais à quatre suite au départ d’un des guitaristes, Acres semble avoir paradoxalement gagné en efficacité et en impact (ou bien cela est dû au contexte), ce qui contrebalance idéalement l’aspect tristounet qu’ils dégagent. Quoi qu’il en soit, un set au poil (clairement le meilleur que j’aie fait d’eux malgré sa fin un peu abrupte), avec un public très jeune et réactif.
Bref, deux expressions de hardcore émotionnel qui fonctionnent parfaitement pour peu qu’on ne soit pas trop réfractaire aux effusions lacrymales.
Setlist Acres:
- Deathbed
- Medicine
- Miles Apart
- Write Home
- Lullaby
- Lonely World
- Talking In Your Sleep
- Unwelcome
- In Sickness & Health
- The Tallest Of Mountains