Connu pour ses choix musicaux essentiellement dans une mouvance hardcore au sens large du terme, Holy Roar Records apprécie parfois partir dans des choix plus originaux, Antethic en fait partie puisqu’il s’agit du premier groupe entièrement électronique du label anglais. Né en 2012 du côté de Saint-Petersbourg, ce trio officie dans une musique instrumentale quelque […]

Et si le trio russe calait auparavant des structures principalement organisées autour de la guitare, cet instrument est désormais quasi absent (sauf sur « To Move A Mountain », façon nappe drone). Ce Mythographer nous plonge dans une atmosphère singulière, où le groupe s’emploie à multiplier les textures sonores, tantôt dans l’ambient éthéré, tantôt dans des déchaînements plus nerveux (avec une basse qui appuie particulièrement fort), parvenant à immerger l’auditeur dans un univers quasi cinématographique (on pense souvent à des films de science-fiction, voire à la bande originale de Drive).

Ce troisième album est composé de sept titres assez denses (durant entre six et sept minutes), créant aisément une hypnose grâce à des dynamiques toujours prenantes (parfois carrément dansantes comme pendant la dernière partie quasi drum’n bass de l’excellent « Absurd Hero »). Car Mythographer a beau être atmosphérique, il demeure en mouvement constant (en dépit que quelques moments répétitifs), dessinant des méandres de mélodies qui s’apparentent à celles de Three Trapped Tigers, 65daysofstatic, voire un Russian Circles qui aurait troqué ses instruments pour des synthés et des boites à rythmes. Quelque part entre le trip intersidéral et une transe accompagnée de mystères (« Haoma »), Antethic rafraîchit la formule du post-rock qui aime l’electro en délivrant une surprenante palette d’émotions pour une transe entre noirceur et lumière.