Cobalt – Eater of Birds

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Style: post black metalAnnee de sortie: 2007Label: Profound Lore

A quelques semaines de la sortie du nouvel album de Cobalt (le petit Gin dont on reparlera sûrement bientôt), duo américain à cheveux courts (donc pas trve du tout), un petit retour s’impose sur leur excellent dernier méfait en date, Eater of Birds. Après un War Metal très « guerrier » et frondeur, ce deuxième album voit le duo s’aventurer sur des terres plus complexes et moins directes tout en conservant son côté mordant.
Sans doute d’un côté affiliable à la nouvelle scène post black américaine (Krallice, Wolves in the Throne Room et d’autres), Cobalt n’en oublie pas pour autant de produire une musique riche mais puissante et ô combien jouissive.

D’ailleurs, même si le groupe définit sa musique (cf Myspace) comme du « black metal minimaliste », il me semble que leur modestie ne rend pas honneur à la qualité du travail réalisé et à la complexité de la plupart des compositions qui dépassent presque systématiquement les 6 minutes, pour lorgner même très souvent vers les 10. Pour autant pas de longueurs pénibles, de plans répétés pendant 5 minutes, mais du riff gras et qui fait sérieusement secouer la tête de plaisir. D’où une certaine comparaison avec le métal aux accents rock n’roll et sludge de Mastodon, et une véritable identité commune américaine que l’on ressent sur certains plans et riffs de gratte groovy en diable (voir « Ulcerism » par exemple). La comparaison avec la scène de post machin est aussi de mise comme sur les 4 premières minutes de « Invincible Sun » avec une montée en puissance progressive, qui débouche après des riffs dissonnants sur une attaque frontale plus black. Neurosis n’est parfois pas bien loin, lorsqu’on entend certains passages lourds et autres rythmes tribaux portés par cette batterie enragée…
On n’omettra pas non plus de parler de la participation de la grande prêtresse Jarboe, qui vient prêter sa voix (en second plan) de sorcière à Cobalt sur le reposant -mais néanmoins sombre et inquiétant- « Androids, Automatons and Nihilists ».
Tous ces éléments couplés à un son bien gras et un rien crade évoquant davantage le doom, ont vite fait d’éloigner Cobalt du strict cadre du black (dans lequel de plus en plus de groupes semblent se sentir à l’étroit).
Le groupe a en outre la bonne idée de proposer les fameux « Ritual Use of Fire », intermèdes acoustiques placés à divers endroits du disque pour en aérer le déroulé.

Cela dit que les plus rageurs d’entre vous se rassurent, il y a encore des éléments indiscutablement black dans la musique de Cobalt, à commencer par cette voix haineuse et particulière, à vous glacer le sang, et ses élans de blasts qui arrivent sans crier gare (« Invincible Sun » encore!).
C’est clairement ce métissage qui donne tout son sens et tout son intérêt à un disque qui s’adresse peut-être aux fans de black pur jus, mais surtout a priori à des gens capables d’apprécier le mélange pratiqué et l’ouverture d’esprit des musiciens.
En tout état de cause, le maître mot de l’album est incontestablement « puissance » puisque l’album possède une force de frappe assez incroyable portée par un son monstrueux que l’on doit à Dave Otero (Cephalic Carnage). On peut quelque part rapprocher le travail de Cobalt de celui de leurs compatriotes de Withered qui associent un black furibard à d’autres éléments doom ou sludge.

Eater of Birds est un album absolument monstrueux, 70 minutes de fureur et de sueur qui se mêlent pour notre plus grand bonheur et aboutissent à l’apothéose éponyme qui fédère habilement ces différentes influences sur plus de 10 minutes…

  1. when serpents return
  2. ulcerism
  3. ritual use of fire
  4. blood eagle sacrifice
  5. witherer
  6. ritual use of fire
  7. invincible sun
  8. androids, automatons and nihilists
  9. cephaloped
  10. ritual use of fire
  11. eater of birds
krakoukass

Chroniqueur

krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

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7 Commentaires

  1. Zepekegno says:

    Franchement ce disque tue. Ce disque, c’est l’Hiver. Moi qui n’attendait plus grand chose de la scène black, j’ai reconsidéré cette opinion grâce à cette galette.

  2. Amour, Gloire... says:

    Très bon album. Très bon groupe. Découvert sur le tard. Vivement la suite. Y a un EP de sortie depuis. Si quelqu’un sait où le trouver.

  3. Amour, Gloire... says:

    Je rajoute que le morceau « Witherer » m’a vraiment bluffé lors de ma première écoute. Il y a sur la deuxième partie du morceau un côté hardcore chaotique/noisy proche des groupes comme Converge, Botch vraiment super bien foutu et surtout très rare pour ce genre musical.

  4. ellestin says:

    album essentiel révélé sur le tard

  5. ScalpL says:

    Dans l’esprit, je trouve que ça se rapproche un peu de The Ruins of Beverast et leur dernier album Rain on the impure.
    Ce black metal lorgnant sur le doom ou sludge : jouissif !!!

  6. Sisyphus says:

    Magnifique album qui marie allégrement les genres tout en restant dans une optique très sombre et tendue. Richesse des compositions, des enchaînements, agencement des titres très bien servi par les instrumentaux Ritual Use Of Fire qui apportent une respiration salvatrice entre deux décharges métalliques. Bref autant arrêter de faire pompeux : riche, hargneux, nuancé, obscur, inquiétant, exhutoire, ornithorhynque, autant de termes qui pourraient résumer cet album…
    PS: Cephaloped c’est un mollusque homosexuel? (je suis déjà dehors)

  7. ZSK says:

    alors là je dis MERCI eklektik. les morceaux du myspace m’avaient pas trop accroché, trop sludge et peut-être trop « tendance » comme style… mais j’ai bien fait d’y jeter quand même une oreille, c’est tout simplement énorme, des riffs gras à headbang à n’en plus finir, quelle tuerie! j’aurais jamais pensé aimer un truc à base de Sludge, c’est chose faite! par contre, j’arrive pas trop à mettre ce groupe dans une case précise, pour moi c’est pas tout à fait du Black, juste du Sludge « extrême » avec des éléments Black… ou au pire, du Black’n’Roll bien gras. en tout cas, ça tue.

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