Figure incontournable du monde du tatouage (elle a notamment œuvré sur Lemmy de Motörhead ou Kerry King de Slayer parmi tant d’autres) et du monde de la téléréalité (« Miami Ink » ou « LA Ink »), Kat Von D fait aussi de la musique. Il faut dire que son activité première lui a permis de se faire un nom dans la scène, elle est apparue en effet dans des clips (HIM ou The 69 Eyes) et a épousé il y a trois ans Rafael Reyes de Prayers. Ce dernier semble avoir motivé les envies musicales de sa compagne sur ce Love Made Me Do It (au titre explicite), où influences synthétiques et pop à tendance mélancolique font bon ménage.
Du fait de sa renommée et des personnalités qu’elle a côtoyées (issues du monde du metal ou du punk), on aurait pu s’attendre à une musique explosive et pleine de couleurs. Or, Kat nous entraîne en réalité dans ses errances émotionnelles basées sur de très solides arrangements musicaux synthpop (au sens large du terme), intégrant de nombreuses textures, tantôt éthérées (« Vanish »), tantôt exaltées façon gothpop (« Exorcism », au refrain particulièrement efficace).
Vocalement, Kat s’en sort plutôt bien, sans en faire des caisses, elle chante avec justesse sur des titres souvent poppy aux refrains parfois imparables (« Enough », « Pretending ») mais aussi sur des titres plus intimistes davantage sur la retenue (« I Am Nothing »), montrant aussi qu’elle sait s’entourer de figures cultes (Peter Murphy de Bauhaus se joignant à elle sur « Protected »).
Et même s’il n’y a rien de nouveau sous le soleil de Californie avec ces remises au goût du jour de rythmiques issues de vieux Pet Shop Boys ou Kraftwerk, Kat Von D s’en sort avec les honneurs. Sa synthpop au goût des 80’s correspond bien à la tendance du moment, un peu de noirceur mélancolique en plus. Un agréable premier album.
- Intro
- Vanish
- Enough
- Exorcism
- Protected
- Fear You
- I Am Nothing
- Lost At Sea
- Interlude
- Pretending
- Easier Sung Than Said
- The Calling