Trois ans après le très bon Anemoia (complété un an plus tard par Decades), Fragile Figures fait son retour avec un nouvel album. Sur ce See the charcoal rats, Kai Reznik et Julien Judd ont à nouveau façonné une bande-son crépusculaire entre post-rock et sonorités synthétiques. Le troisième album du duo alsacien s’inscrit dans la lignée de ce qu’il avait produit auparavant, mais avec une approche peut-être un peu plus so(m)bre. En effet, tel une bande originale d’un film dystopique sonore, ce nouvel opus privilégie les ambiances hypnotiques sur fond de rythmiques synthétiques.
Des rythmiques presque martiales pour nous accueillir avec « Charcoal », introduction qui développe pourtant des mélodies synthétiques connaissant une césure à mi-chemin afin de laisser l’atmosphère nous enivrer. Comme sur Anemoia, les émotions font partie intégrante de l’univers du duo, allant du côté du mystérieux sur « Mosquito » tandis que la guitare œuvre dans des contrées post-rock toutes en subtilité. L’aspect futuriste n’est néanmoins pas délaissé, comme sur le bien nommé « Post industrial nightmare » qu’on imagine parfaitement accompagné d’images de désolation, tandis que la conclusion « Arachnopolis » densifiera ses nappes atmosphériques en allant même titiller la synthwave avec succès.
Fragile Figures offre ici une nouvelle extension à son singulier univers, toujours sci-fi, toujours sombre (avec titres de morceaux au diapason), et au pouvoir immersif intact d’album en album.
- Charcoal
- Mosquito
- L’automne
- Post industrial nightmare
- I know they¨re robots
- Arachnopolis