Jean Jean – Fog Infinite

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Style: Electronic Post-RockAnnee de sortie: 2022Label: Black Basset Records et A Tant Rêver Du RoiProducteur: Franck Hueso

Le trio français Jean Jean fait son retour en 2022 avec ce Fog Infinite, un album qui fait suite à un Froidepierre que j’avoue honteusement n’avoir pas vraiment pris le temps d’écouter à l’époque de sa sortie en 2018 (heureusement mon camarade Beunz l’avait lui écouté et fortement apprécié). Beunz l’expliquait dans sa chronique, Froidepierre voyait Grégory Hoepffner, qui chantait en guest sur le premier album (sur « Laser John »), devenir membre permanent de l’équipe JJ. On connaît le goût de Greg pour les sonorités synthétiques qu’il explore au gré de ces différents projets (Sure, ou Kabbel notamment) et l’on peut constater que si Froidepierre s’éloignait quelque peu du math-rock qui dominait encore les débuts discographiques du groupe (cf l’excellent Symmetry), c’est cette fois une véritable mue qu’opère Jean Jean en faisant pour ainsi dire disparaître les guitares de sa musique. Il faut en effet désormais vraiment tendre l’oreille pour les entendre encore (sur « Prey/Trigger » notamment).

Mais le groupe n’est pas pour autant devenu ramollo du bulbe et gère très bien ce virage (ou cette prise de pouvoir) électronique car il parvient à conserver son habileté à créer des atmosphères variées et prenantes, et même à injecter la puissance requise pour muscler certaines de ses compositions, dans ce qui s’apparente dorénavant à du post-rock électronique finalement. C’est cette habileté qui permet au groupe de rester passionnant, même si l’on aimerait tout de même voir le groupe tenter de s’aventurer (à nouveau) dans des compos chantées, ce qui serait d’autant plus facile avec un chanteur tel que Gregory dans l’équipe.

Mais même dans son état 100% instrumental, on le disait, la variété des ambiances, des tempos, de même que l’efficacité redoutable de certains titres comme « Hyperlapse » qui flirte avec la synthwave et évidemment « Concord Lights » (comment serait-il humainement possible de ne pas taper du pied et avoir même envie de sauter partout à l’écoute de ce banger absolu ?) sont assez bluffants.

A l’écoute de l’album plusieurs références plus ou moins incongrues m’ont par moment sauté aux oreilles sans qu’il s’agisse à aucun moment de références honteuses ou encombrantes : le français Danger d’abord dont j’ai retrouvé quelques sonorités synthético-percussives (qu’on peut notamment entendre sur son excellent album 太鼓) en particulier sur les titres « Prey/Trigger » et « House on Lies ». Et probablement plus étonnant car bien moins contemporain (quoique) : je ne peux pas m’empêcher d’entendre du Jean-Michel Jarre sur « I Ten » à chaque fois que ce titre débarque dans la playlist. Etonnant de prime abord mais peut-être pas tant que ça finalement, quand on mesure l’influence que JMJ a pu avoir sur les enfants des années 90’s (que sont probablement -j’espère ne pas les vieillir ne connaissant pas leur date de naissance- les membres de Jean Jean).

Pour parachever la réussite, l’album a été mixé par rien de moins que Franck Hueso mieux connu sous le pseudonyme de Carpenter Brut.

Notre bon pote Jean Jean ne déçoit pas c’est une évidence, mais mieux que ça, il achève parfaitement sa transformation et propose un nouvel album de grande qualité qui ira dignement rejoindre ses aînés.

Tracklist :
01 – Vertical Grey
02 – Concord Lights
03 – House on Lies
04 – Sept Sorts
05 – Point De Fold
06 – I Ten
07 – Prey / Trigger
08 – Dernier Sunset
09 – Hyperlapse

krakoukass

Chroniqueur

krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

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