Paradise Lost – Tragic Idol

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Style: Gothic DoomAnnee de sortie: 2012Label: Century MediaProducteur: Jens Bogren

Postulat de départ de cette chronique, histoire que les choses soient claires : je suis un grand fan de Paradise Lost, toutes périodes confondues. Il s’agit d’un des rares groupes a avoir réussi à construire une discographie aussi variée sans avoir jamais perdu leur âme en chemin. Je vais m’efforcer de rester objectif, sachant que tout ne me satisfait pas dans les dernières livraisons du groupe. En effet, depuis quelques années il faut admettre que le groupe souffle le chaud et le froid avec des albums plutôt très bons dans l’ensemble, mais qui, souvent, après 4-5 titres de départ excellents, retombent comme des soufflés. Je suis assez critique avec eux, mais avec un groupe comme Paradise Lost, qui nous a habitué à l’excellence depuis des années, on est en droit d’attendre le meilleur à chaque nouvelle sortie.

Et je dois avouer que ça a plutôt mal commencé. J’ai eu un mouvement de recul à la première écoute de ce disque, et un début de déception s’est immiscé en moi. L’effet « un album de plus » a commencé à pointer le bout de son nez. Et puis, il y a un titre ou deux qui commencent à vous accrocher vraiment (« Tragic Idol », « Honesty in Death »), on se laisse surprendre par un titre assez ambiancé (« Worth Fighting For »), on a la gorge qui se noue sur le magnifique « Fear of Impending Hell », et ainsi de suite, jusqu’à se laisser emporter par ce disque intégralement. Les poils se dressent à l’écoute des magnifiques solos de Greg Mackintosh (En grande forme le bonhomme. Mon Dieu que l’intermède Vallenfyre lui a fait du bien), on apprécie la lourdeur de l’ensemble (« Theories from another world », « To the Darkness »), jusqu’à se dire que, oui, Paradise Lost est de retour avec un album ultra solide, et fortement ancré dans le passé. C’est là que les références à Icon et Draconian Times, inévitables tellement elles sautent aux oreilles, font leur apparition, tandis que Nick Holmes chante comme à l’âge d’or du groupe. Mieux encore, cette fois-ci aucune impression d’avoir des titres de remplissage, chaque morceau est à sa place, aucun n’est inutile ou d’un intérêt moindre. Une belle homogénéité dans la qualité qui rend l’écoute agréable. Cerise sur le gâteau, l’album s’achève sur « The Glorious End » magnifique titre de clôture, lent et majestueux, puissant et mélodique, une des plus belles compositions du groupe.

Cependant un sentiment ambivalent s’impose alors, une fois le disque terminé. La réalité des faits décrits ci-dessus ne doit pas m’interdire d’émettre une réserve : finalement, tout cela sonne comme d’habitude. On est en face de 10 excellents titres, leurs meilleurs depuis longtemps, mais avec le sentiment qu’on les connait déjà. Le placement des refrains, les lignes mélodiques, on est rarement en terrain inconnu. Ce disque est excellent, il tourne souvent, il distille sa dose de plaisir auditif, mais j’aurais tellement aimé qu’ils aillent plus loin. Au final, Tragic Idol est dans la continuité de In Requiem et Faith divides us…, en un peu plus brut et nerveux, avec, il faut l’admettre, un potentiel de réécoute dans le futur beaucoup plus important que ses prédécesseurs.

Histoire de finir sur un sentiment un poil plus positif, Tragic Idol est le meilleur album de Paradise Lost depuis l’excellent Symbol of Life (simple référence temporelle, vu que les 2 disques n’ont rien à voir musicalement parlant). Tout y est parfaitement ciselé, équilibré, il montre un groupe en pleine possession de ses moyens, et sûr de lui. Les quelques critiques émises ne doivent surtout pas vous empêcher de jeter une oreille sur ce disque si vous aimez le groupe, car je chipote sur des détails infimes en fait. Des détails qu’un fan tel que je suis aime décortiquer mais qui n’enlève rien au talent du groupe, ni à la qualité intrinsèque du disque. Allez, j’ose même penser que dans quelques années Tragic Idol sera une référence incontournable.

Tracklist:

1. Solitary One
2. Crucify
3. Hell Of Impending Hell
4. Honesty In Death
5. Theories From Another World
6. In This We Dwell
7. To The Darkness
8. Tragic Idol
9. Worth Fighting For
10. The Glorious End

http://www.youtube.com/watch?v=8n5fWm6qeEw

 

Chroniqueur

Kane

Amateur de metal depuis plus de 20 ans, sans style de prédilection particulier (quoique grand amateur de doom, death & black). Mes plaisirs extra-metalliques vont vers l'indus, l'électro, le trip hop, et le rock en général.

Kane a écrit 28 articles sur Eklektik.

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Commentaire

  1. darkantisthene says:

    Même postulat que toi et même ressenti que toi au début. Par contre, même si au bout d’une dizaine d’écoutes des petites choses sympas émergent, je ne retrouve pas de grands moments. Je le préfère tout de même à son prédécesseur car plus cohérent. J’ai en revanche quelques craintes sur la capacité vocale de Holmes pour la retranscription live (comme d’hab mais là un peu plus).

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