Aussi actif dans le groupe de post-rock Fragments, Sylvain Texier est Ô Lake, projet solo dans lequel le rennais nous immerge dans son monde immersif où la délicatesse des atmosphères se voit produite par une alliance de piano cristallin, d’orchestrations feutrées et de quelques nappes électroniques vaporeuses. Après deux premiers albums, Refuge en 2019, puis Gerry – interprétation personnelle de la bande-son du film du même nom de Gus Van Sant – en 2021), Still renforce un peu plus les envies cinématographiques de son auteur.
Car comme à son habitude, Ô Lake propose des compositions qui pourraient très bien illustrer les séquences d’un film. Attention, pas n’importe quelle comédie populaire mais un film contemplatif, aux plans de nature, longs et aux mouvements très légers. Evoluant avec délicatesse dès « Everest », ouverture somptueuse de Still, l’atmosphère nous transporte instantanément grâce à une gestion parfaite des notes de piano, des effets et de ces nappes cotonneuses laissant apparaitre un poignant violoncelle.
Allant parfois dans le minimalisme où le piano prend les devants (« Innocence », « Funeral ») ou bien les cordes (« December 30th »), Ô Lake déploie aussi des orchestrations plus denses, faisant cohabiter classique et modernité dans un écrin particulièrement émotionnel (« Avalanche », « Here »). Still nous confirme donc une fois de plus les talents de composition de Sylvain Texier, nous entraînant sans effort dans un film à tendance mélancolique, sans image, sauf celles qui vont forcément naître dans votre tête. Passionnant.
- Everest
- Night Moves
- Innocence
- Avalanche
- December 30th
- Funeral
- Here
- Distance
- Motions
