Il y a moins d’un an, j’apparaissais sur eklektik en parlant d’un album qui me tenait grandement à coeur, Strawberry Jam d’Animal Collective, qui définissait les contours d’une musique mélangeant avec facilité et génie folk psychédélique et électro. A cause d’un concert peu emballant et d’un EP Water Curses un peu décevant, j’avais depuis calmé mes ardeurs par rapport à ces quatre lutins. Heureusement, ils reviennent en grande forme avec ce Merriweather Post Pavilion, petite perle psychédélique qui constitue une nouvelle réussite pour ces types définitivement hors normes.
Quelle recette ont-ils bien trouvé cette fois-ci ? Prenez une grosse dose des bidouillages du précédent album, rajoutez une dose de synthés à la limite du kitsch, une pincée de mélodies imparables et naïves et vous serez proche du résultat. Mais la force du groupe réside dans son talent pour que la relative facilité de leur musique cache une complexité assez incroyable. En effet, une écoute en bonne condition révèle des arrangements très bien faits, embellis par une production spacieuse gorgée d’effets. On pourrait alors qualifier le groupe de Beach Boys de l’espace tant les harmonies vocales et la production complexe rappellent le travail du groupe de Brian Wilson sur ces deux points.
Niveau musical, Animal Collective a définitivement fait disparaître les guitares laissant les machines monopoliser l’espace sonore pendant que des percussions relèvent le tout de rythmes tribaux. Il en résulte une musique loin de la production musicale actuelle qui n’a pas peur de laisser place à l’expérimentation quand elle peut lui rendre service.
Et malgré cette prise de risques, le groupe réussit à réaliser un album cohérent de la première à la dernière note qui, malgré quelques passages de trop, emmènera l’auditeur dans une jungle musicale passionnante.
Au final, un album qui ne convaincra que peu de réfractaires aux disques précédents, mais qui permettra aux fans de retrouver ces sonorités si particulières et de se plonger avec grand plaisir dans la musique d’un groupe définitivement exceptionnel.
- in the flowers
- my girls
- also frightened
- summertime clothes
- daily routine
- bluish
- guys eyes
- taste
- lion in a coma
- no more runnin
- brother sport
pour info, cet album est en tête des charts 2009 de RYM depuis un bon bout de temps. ça vaut ce que ça vaut.
Très sympa ce truc! Merci pour la découverte Somath !
Toujours aussi original, les contours sont peut-être plus lisses que sur certaines de leurs autres réalisations. Je pense à Feels mais surtout à la double « compil », qui sont les seuls que j’ai écoute pour le moment. Rien à voir à première vue mais je metterais en parallèlle ce disque avec un certain « Silent Shout » de The Knife, pour le travail sur les sons, le côté pop indéniable et l’engouement sucité. Chacun en fera ce qu’il veut.