Jeune trio basse/basse/batterie belge (non il n’y a pas d’erreur ici), Ghost:Whale est né fin 2021 sous l’impulsion de membres de Fraü Brücher and the Drunken Horses, Missiles in October et [P.U.T]. Tirant des influences du sludge, du stoner mais aussi de la noise grâce à une utilisation prépondérante de samples, le groupe bruxellois livre sur album une de leurs performances live enregistré au Magasin4 (où il était en résidence en janvier dernier).
« This is not a test, this is an emergency alarm », voilà comment nous accueille Ghost:Whale dès « Fungushima », ouverture anxiogène qui va progressivement installer une ambiance d’apocalypse donnant le ton à ce Echo:One. Faisant répéter les sons d’alarme puis jouant un peu plus tard avec sur fond de riffs grassouillets, le groupe belge nous immerge dans un bunker durant ce qui s’apparente à une attaque nucléaire mais dans un étonnant groove hypnotique.
Le duo de bassistes se montre en effet très à son aise, décuplant l’impact des riffs qu’il déploie. Mais plutôt que rechercher du riff enfumé binaire et répétitif qu’on retrouve chez un bon paquet de groupes estampillés stoner, Ghost:Whale possède un enrobage cinématographique dystopique unique fait de sons distordus et de séquences industrielles et expérimentales (mention à « Ghost Whale » aux vingt-sept minutes (!) où l’on alterne riffs sludge, saxo free jazz et bidouillages sonores irritants).
Si cet album est façonné sur des séquences souvent répétitives, c’est l’ajout de samples (parfois vocaux comme le stressant « vous avez demandé la police, ne quittez pas » sur « OneZeroOne ») qui vient apporter la touche d’angoisse à l’intégralité de cet album où l’inconfort règne en maître. Echo:One est un album peu évident tant son ambiance est oppressante, il demande donc un peu de courage et de persévérance pour s’en imprégner et captiver comme il se doit.
- Fungushima
- The Other Side
- Elephant Walk
- Ghost Whale
- OneZeroOne