Pour qui n’aurait pas suivi, Jaye Jayle est le projet d’Evan Patterson, autrefois dans Breather Resist (fabuleux hardcore chaotique, écoutez Charmer si ce n’est pas encore fait !) et dans Young Widows (toujours actif malgré leur discrétion depuis la sortie d’Easy Pain et de leur split avec Helms Alee en 2014). Avec Jaye Jayle, le […]

Jaye Jayle – Don't Let Your Love Life Get You Down

Pour qui n’aurait pas suivi, Jaye Jayle est le projet d’Evan Patterson, autrefois dans Breather Resist (fabuleux hardcore chaotique, écoutez Charmer si ce n’est pas encore fait !) et dans Young Widows (toujours actif malgré leur discrétion depuis la sortie d’Easy Pain et de leur split avec Helms Alee en 2014). Avec Jaye Jayle, le gaillard œuvre dans un style bien à lui enrobé d’une atmosphère ténébreuse affinée sur No Trail And Other Unholy Paths (2018) et Prisyn (2020), son dernier album en date.

La musique de Jaye Jayle propose une déambulation nocturne empreinte de mystère, mais aussi d’émotions. Ainsi l’introductif « Warm Blood And Honey » nous accueille dans une sorte d’ambient minimaliste se renforçant peu à peu tandis que la voix de Patterson donne dans une sorte d’incantation plaintive allant du côté des origines du blues. L’hypnose poursuit son cours sur « Party Of Redemption », somptueux titre poignant entre force et fragilité, à l’envoûtement instantané.

Ce nouvel album explore des contrées assez changeantes, entre arrangements electro lugubres (« That Snake Bite »), sorte d’ ambient/shoegaze lancinant (« Waiting For The Life ») ou encore dark-jazz funèbre sur la superbe conclusion « When We Are Dogs », final sur lequel on retrouve Bonny « Prince » Billy et Patrick Shiroishi (au saxo) en invités. De quoi donner une dimension aussi expérimentale que mélancolique à cet hybride musical touchant autant à Nick Cave qu’à un western gothique. Jaye Jayle signe avec ce Don’t Let Your Love Life Get You Down une collection de paysages sonores aux ambiances synthétiques mystiques appelant au deuil et à la solitude. Puissant.