Vanhävd – Vila

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Style: blackened doomAnnee de sortie: 2022Label: Dead Seed Productions

Projet suédois né de la réunion de membres de Irving Force (synthwave/metal) et de Starving Insect (techno/doom, si si), Vanhävd arrive comme un jeune groupe quasi débutant, or sa formation remonte à 2011. Après un premier EP en 2018, comprenant trois titres que l’on retrouve ici, voici Vila, leur premier long-format à l’atmosphère aussi froide qu’inhumaine au concept influencé par la pensée antinataliste du philosophe norvégien Peter Wessel Zapffe.

S’aventurant dans un mélange de black metal et de doom surmonté d’ambiances éprouvantes, Vila est un trip lugubre d’une heure où les nerfs seront mis à rude épreuve. En effet dès « Låt köttet dö », on se retrouve dans une pénombre oppressante, faisant se côtoyer sinistrose et terreur profonde (l’ajout discret de sons synthétiques y est sûrement pour quelque chose). Pourtant, derrière sa violence nihiliste, Vanhävd demeure accessible en ne négligeant jamais ses mélodies, forcément mélancoliques voire funéraires qui viennent hypnotiser sans en avoir l’air (« Om Den Vulgära Farsens Nonsens » et son intro boite à musique qui possède ensuite une étonnante alliance de nerfs à vif et de fausse sensation de sérénité).

Une ambivalence que l’on retrouve partout sur ce Vila, n’hésitant pas à mettre en avant les synthés sur des titres où l’on conserve cette aura délétère ambient/indus (« Tomhet », l’intro de « Drömmaren » ou encore « Hatet Mellan Elementarpartiklarna ») ou au contraire caler quelques lueurs d’espoir au milieu de cette fin du monde (le piano de « Förkunnaren », les notes plus éthérées de « Drömmaren »). Les treize minutes de la conclusion « Maskhål » viennent finalement synthétiser tout le concept de Vanhävd, basculant dans une ambiance de maison hantée tandis que le mélange hargne/mélancolie fait le reste.

Audacieux mélange des genres que voilà, Vanhävd réalise ici un premier album se vivant comme une véritable expérience sensorielle tant il est habité d’une impressionnante dualité tristesse/démence. Blindé d’arrangements lugubres et de breaks permettant de s’immerger malgré la longueur des titres (autour de huit/neuf minutes en général), une bonne dose de pessimisme pour se noircir les idées…

  1. Låt köttet dö
  2. Likvaka
  3. Om Den Vulgära Farsens Nonsens
  4. Tomhet
  5. Förkunnaren
  6. Drömmaren
  7. Hatet Mellan Elementarpartiklarna
  8. Maskhål

beunz
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