Magija, c’est avant tout une pochette WTF qui interpelle instantanément. Du black metal à cheval ? C’est quoi ce masque étrange que porte le second protagoniste du groupe vêtu par ailleurs d’une côte de maille ? On restera avec nos interrogations. Duo polonais (Louve aux instruments, Nidhogg au chant) formé du côté de Varsovie en […]

Magija, c’est avant tout une pochette WTF qui interpelle instantanément. Du black metal à cheval ? C’est quoi ce masque étrange que porte le second protagoniste du groupe vêtu par ailleurs d’une côte de maille ? On restera avec nos interrogations. Duo polonais (Louve aux instruments, Nidhogg au chant) formé du côté de Varsovie en 2019, Wilczyca (beaucoup de points au Scrabble) s’est tout de suite illustré en sortant les albums plus vite que son ombre, ainsi trois albums et un split en compagnie d’Ossements sont déja parus avant ce Magija.

Le duo nous accueille avec un « Ingressum », courte intro instrumentale nous mettant dans l’ambiance (forcément sombre) avant que le morceau-titre ne débute: « Magija » s’oriente du côté du doom lancinant. Le climat installé est rampant, mystérieux grâce à ces voix chuchotées mais hypnotise totalement tandis que l’on notera une légère accélération vers la fin. Des accélérations qui vont se faire de manière beaucoup prononcée sur « Przyzywam », black metal frénétique aux vocaux arrachés mais toujours accompagné d’une mélodie engageante. Un peu dans le même esprit, on retrouve « Święty Ogień » qui se distingue tout de même avec son aspect cavalcade renforcé par quelques vocalises éructées de façon guerrière (le titre le plus en phase avec sa cover ?).

Un interlude posé plus tard (« Tiferet » et ses chœurs fantomatiques), le duo déverse un gros raw black ravageur au trémolo introductif rappelant fortement Emperor (clairement un hommage à « I Am The Black Wizards » ou pas ?) sur « Wij Się Z Bólu Córo Syjonu », cependant on y trouvera un lourd break à la basse bien sonore (une constante sur cet album). « Tetragrammaton » viendra lui mixer black metal et doom, le tout dans une atmosphère poisseuse mais aux mélodies toujours prenantes, avant que l’inquiétante conclusion « Igne Natura Renovatur Integra » ne vienne nous achever dans un climat de terreur entre riffs lents agonisant et quelques voix déformées inquiétantes.

Magija propose au final un black metal très personnel, conservant l’âcreté du genre tout en affirmant son goût pour la lenteur doom oppressante et les ambiances occultes. Wilczyca poursuit sa belle productivité avec un nouvel album iconoclaste et très intéressant.