Auteurs il y a trois ans du fabuleux A Diabolic Thirst, les québecois de Spectral Wound étaient attendus au tournant. Et si leur logo s’est renouvelé, ce n’est pas vraiment le cas pour leur son, ce Songs Of Blood and Mire poursuivant dans leur vision personnelle du black metal.
Une vision caractérisée par le descriptif apparaissant au travers de leur premier single « Aristocratic Suicidal Black Metal » (titre incroyable d’intensité par ailleurs) ? Oui mais non, le black metal de Spectral Wound est toujours cette fusion d’écoles du black metal: un peu de norvégien (du vieux Emperor), pas mal d’américain (Judas Iscariot sonne assez proche dans cette dualité accrocheur/raw), du blizzard épique qui côtoie toujours cet aspect haineux émanant des vocaux arrachés de Jonah.
Les montréalais ont su conserver tout ce qui faisait le sel d’A Diabolic Thirst, c’est-à-dire cette mixture de vitesse d’exécution et d’atmosphère se suivant sans souci, nous gratifiant de quelques trouvailles au milieu de ses assauts (mention à l’apparition d’une guitare acoustique, plutôt mélancolique, pendant « At Wine-Dark Midnight in Mouldering Halls » ou encore sur « The Horn Marauding »).
En dépit de durées plutôt étendues (ça dépasse généreusement les six minutes par titre), Spectral Wound trouve toujours le moyen de rester accessible, notamment via du trémolo ultra épique accompagné d’un batteur essayant de battre le record de vitesse sur sa batterie (épreuve n’étant malheureusement pas encore au programme des Jeux Olympiques).
En presque trois quarts d’heure, Spectral Wound s’impose avec ce black metal alliance d’énergie et d’élégance, constellé de mélodies marquantes prises dans des torrents de soufre. Clairement l’un des albums majeurs du genre cette année !
- Fevers And Suffering
- At Wine-Dark Midnight in Mouldering Halls
- Aristocratic Suicidal Black Metal
- The Horn Marauding
- Less And Less Human, O Savage Spirit
- A Coin Upon The Tongue
- Twelve Moons In Hell