Borknagar – Urd

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Style: Black metal progressifAnnee de sortie: 2012Label: Century MediaProducteur: Borknagar & Jens Bogren

Il faut suivre avec Borknagar… C’est que les norvégiens sont coutumiers des changements de line-up, à tel point qu’il est toujours difficile de savoir qui fait partie du groupe à un moment M. Sont passés (et repartis) chez Borky nombre de grands noms du métal extrême norvégien, parmi lesquels Garm (Ulver), Grim (Immortal), Ivar Bjørnson (Enslaved), Infernus (Gorgoroth), Simen Hestnæs dit ICS Vortex (Dimmu Borgir, Arcturus) et Tyr (Emperor). D’où la réputation acquise par le groupe fondé en 1995 par Oystein Garnes Brun (guitariste et compositeur principal), de dream team norvégienne œuvrant dans un black metal symphonique devenu au fil du temps plus progressif voire folklorique. Question stabilité c’est un peu léger, et c’est notamment le poste de chanteur qui en a bien fait les frais. Depuis plusieurs albums maintenant ICS Vortex a quitté le navire, laissant sa place à Andreas Hedlund plus connu sous le pseudonyme de Vintersorg. Mais (tout serait trop simple), voilà que Urd marque justement le retour de Vortex. C’est donc que Vintersorg est parti me direz-vous, pas peu fiers de montrer que vous suivez. Et bien non, Vintersorg est toujours le chanteur officiel de Borknagar, mais Vortex le seconde sur ce nouvel album (tenir la basse étant d’ailleurs son rôle principal, ne l’oublions pas). L’avenir dira si ce duo s’installe dans la durée, mais en tout cas pour ce qui concerne le présent, l’idée de cette alliance entre deux des plus talentueux vocalistes norvégiens, apparaît comme une sacrée réussite, voire même comme une évidence, tant la combinaison des deux voix parait naturelle.

La majesté de Urd subjugue dès la première écoute, le mélange de black rapide (l’entame « Epochalypse » attaque bien comme il faut) et de black progressif avec clavier (qui évoque Arcturus) le tout soutenu par l’association de voix agressive (voix black de Vintersorg) et de voix claires dantesques (celle de Vintersorg et de Vortex donc, qui se complètent à merveille leurs registres étant quelque peu différents) fonctionne comme jamais et ce grâce aussi au talent de composition Oystein G. Brun qui s’est vraiment surpassé pour écrire des compositions à tiroirs enchaînant les moments de bravoure (comme ce riff dantesque qui arrive avant 3 minutes sur « Roots ») et n’oubliant jamais l’efficacité.
On est désormais loin du black sympho à papa, les moyens sont là avec une production puissante (le mix étant co-signé par Jens Bogren), des orchestrations grandiloquentes et magnifiques (mais jamais envahissantes et toujours habilement utilisées comme ce joli violon sur l’instrumental « The Plains of Memories ») comme ont pu en utiliser Septic Flesh ou Dimmu Borgir. Les titres que les norvégiens nous présentent sur ce nouvel album sont assez ahurissants de beauté : exemple avec « The Earthling » qui commence en douceur avant de laisser apparaître son côté le plus sombre et qui au final est un des meilleurs titres de l’album avec ses chœurs puissants et sa cavalcade endiablée. Mais cette beauté ne s’installe pas au détriment de la puissance et certains riffs présents ici auraient pu figurer sur les albums étalons du black symphonique (cf « The Winter Eclipse » qui fracasse gentiment).

Oystein G. Brun n’est par ailleurs pas un dictateur et même s’il signe 7 titres sur 9, il choisit (comme il l’a déjà fait par le passé) aussi de laisser s’exprimer à la composition ses camarades. C’est ainsi que Lazare (Lars Nedland, claviers) signe « The Beauty of Dead Cities », le titre le moins violent, le plus progressif avec des claviers sonnant très vintage, un côté très Solefald (rien d’étonnant puisque Lazare en fait partie) aussi, un titre qui en tout état de cause s’intègre parfaitement au paysage des titres signés par le compositeur en chef de la bande. ICS Vortex apporte aussi sa contribution signant le très bon « Frostrite » (et son final à la Moontower de Dan Swanö) sur lequel il tient d’ailleurs le crachoir principal et sort des vocaux extraordinaires une fois de plus. On est jamais aussi bien servi que par soi-même!

Rien à jeter sur cet album, à tel point même que l’acquisition de l’édition digipack sera judicieuse et permettra de bénéficier d’un titre supplémentaire « Age of Creation », dont la qualité est à peu près équivalente aux autres, soit énorme. La reprise de « My Friend of Misery » (de Metallica) qui clôture cette édition limitée étant également tout à fait sympathique, à défaut d’être rigoureusement indispensable.

Fort de tous ses atouts, Urd est tout simplement à considérer comme un très sérieux candidat au podium de fin d’année.

Tracklist :
01. Epochalypse
02. Roots
03. The Beauty Of Dead Cities
04. The Earthling
05. The Plains Of Memories
06. Mount Regency
07. Frostrite
08. The Winter Eclipse
09. In A Deeper World
10. Age of Creation (bonus track)
11. My Friend of Misery (bonus track, reprise de Metallica)

krakoukass

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krakoukass

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2 Commentaires

  1. Kane says:

    Je n’étais pas ultra fan de Borknagar, et je dois avouer que du coup je ne me suis jamais trop intéressé à leur discographie. « Urd » est clairement une réussite, une vraie pépite. Du coup, je crois que je vais replonger un peu dans leurs autres oeuvres histoire de voir si ça me plait autant.

  2. Joss says:

    Excellent disque et grosse surprise. J’avais même pas capté qu’il y avait Lazare de Solefald… presque un « supergroupe » en fait.

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