Comptant parmi les vétérans de la scène deathcore avec sa formation en 2006, Oceano a fait parler durant ses débuts, notamment par sa signature chez Earache Records (et qui faisait alors un peu office de vilain petit canard à côté de pointures du metal comme Morbid Angel ou Cathedral) et par le charisme de son vocaliste Adam Warren, ultime rescapé du line-up originel du groupe.
Pour son sixième album (son second chez Sumerian Records), le groupe de Cook County (Illinois) semble d’emblée nous resservir son deathcore « signature », essentiellement placé sous le signe du breakdown et ne lésinant pas sur les phases ralenties. « Wasted Life » possède pourtant plus de nuances qu’il n’en a l’air sous sa brootalité, quelques envies atmosphériques ainsi qu’un soupçon de chant clean sur le final semble affirmer qu’il y un peu d’émotions chez eux. Confirmation instantanée avec l’intro de « Mass Produced », limpide et quasi post-rock (inspiration qu’on retrouvera d’ailleurs plus tard sur « Interlude »). Bon ok, le titre partira ensuite à nouveau dans des contrées ravageuses contrebalancées par un chorus mélodique, bref cela confirme que les contrastes vont donc ponctuer ce nouvel album.
En même temps, le groupe avait prévenu dès sa fiche promo: « ce nouveau chapitre est lourd et clair à la fois ». Une ambivalence qui renouvelle quelque peu l’intérêt de l’écoute puisque les innombrables breakdowns qui auraient pu constituer d’un tout particulièrement redondant voient leur plomb s’alléger via des phases d’élévation apportant un pouvoir émotionnel inattendu à ce degré chez Oceano (« Darkness Rising », »Into The Flames », enchainement où les notes de guitare s’éclaircissent par moment).
Des phases aériennes auxquelles on se fait finalement assez facilement, d’autant plus que le groupe a le soin d’éviter la facilité d’un refrain putassier ou calibré radio friendly. Oceano trouve là un équilibre entre grosse brutalité écrasante et nombreux points d’accroche. Et même si quelques redondances inhérentes au genre demeurent, ce Living Chaos se révèle en définitive plutôt efficace.
- Wasted Life
- Mass Produced
- Darkness Rising
- Into The Flames
- Wounds Never Healed
- Interlude
- The Price Of Pain
- Living Chaos
- Broken Curse