Agalloch – The Mantle

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Style: dark metal mélancoliqueAnnee de sortie: 2002Label: The End Records

Après l’interlude Of stone, wind and pilor, un mini CD qui fait office de transition entre Pale Folklore et The Mantle, Agalloch nous livre avec cet album ni plus ni moins que l’album de dark atmospherique de ce siècle. Vous allez sans doute dire que j’exagère un peu mais pourtant, j’ai peine à imaginer que l’on puisse faire mieux que ce disque (même si je serais très heureux de découvrir une telle œuvre), aussi bien peut-être mais mieux ?

Qu’y a-t-il donc de si fabuleux dans ce disque? Tout d’abord Agalloch continue sur la voie qu’il avait amorcée avec Pale Folklore, c’est à dire un dark/black atmospherique mais tout en élargissant d’avantage son vocabulaire. Comme pas mal de groupes extrêmes soucieux de proposer au fil de leurs albums, une musique de plus en plus diversifiée, Agalloch s’éloigne doucement de ses racines black en accentuant d’avantage le côté folk pourtant déjà bien présent sur leurs précédentes œuvres. Une place plus importante est ici accordée au instrumentaux, véritables moteurs de ce disque, s’intercalant entre chaque morceau avec « lyrics ». Paradoxalement, la voix de Haughm prend sur the Mantle une importance capitale ! Conservant sa facette « black », la voix claire s’avère ici passionnante, profonde et chargée d’émotions, nous touchant directement en plein cœur à chacune de ses apparitions. Sur ce disque, Haughm vient directement concurencer les Akerfeld (Opeth), Lazare (Solefald) et autre Garm (Arcturus) dans le cercle des vocalistes marquants du métal. Il n’y a qu’à écouter le refrain du fabuleux « I am the wooden doors » pour comprendre.

Pour en revenir au côté instrumental, Agalloch ne cache pas, avec cet album, l’influence de la scène post-rock. Ainsi on note ça et là quelques similitudes avec le groupe canadien Godspeed you black emperor ! en plus abordable toutefois car ces derniers ne sont pas réputés pour faire une musique facile d’accès…Cette influence, donc, se manifeste assez visiblement sur le long « Hawthorne passage », dernier instrumental de l’album. Ce morceau qui se décompose en deux parties distinctes démarre sur une rhytmique folk par dessus laquelle viennent se greffer quelques délicats soli électriques. Au moment où la guitare folk se tait, c’est pour laisser la place à un solo qui n’aurait pas fait tâche sur les meilleurs albums du Floyd. Soudain le vent, compagnon si cher à Agalloch, fait son aparition et introduit la seconde partie du morceau, une longue déclinaison mélodique montant progressivement en intensité jusqu’à l’apparition fantômatique d’un chant de petite fille suivi d’un enigmatique monologue en espagnol. A noter que ce genre de petites curiosités qui ponctuent de temps en temps les morceaux du groupe, contribuent grandement à instaurer ce climat étrange et mélancolique propre au groupe.

Je pourrais continuer à décrire comme ça les différents morceaux de l’album mais celà s’avererait aussi pénible pour vous comme pour moi. Je simplifierais donc en affirmant qu’à aucun moment ne survient la moindre panne d’inspiration, chaque composition apportant son lot de richesses et regorgeant de passages plus beaux les uns que les autres, même quand le groupe s’aventure dans de longues pièces pouvant approcher les 15 min comme le sublime « In the shadow of our pale companion », premier véritable morceau de l’album (après une courte intro), qui a, de plus, l’avantage de présenter un éventail de tout ce dont le groupe est capable.

Alors à l’écoute de ce disque si singulier, si admirablement composé et interpreté, la qualification de chef d’œuvre s’impose d’emblée. Souhaitons juste que le groupe ne tarde pas trop à s’ateller à la composition du futur véritable album au lieu d’enregistrer des singles limités à 1000 exemplaires et quasiment introuvables en France. Enfin si ces morceaux pouvaient faire l’objet d’un eventuel CD bonus pour la prochaine livraison du groupe ce ne serait pas pour me déplaire. Si ils pouvaient en plus venir visiter notre continent l’extase serait proche… En attendant je vous laisse le soin de découvrir cette perle…

  1. a celebration for the death of man…
  2. in the shadow of our pale companion
  3. odal
  4. i am the wooden doors
  5. the lodge
  6. you were but a ghost in my arms
  7. the hawthorne passage
  8. …and the great cold death of the earth
  9. a desolation song
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15 Commentaires

  1. krakoukass Krakoukass says:

    N’allez pas croire que Joss exagère pour le coup : cet album est véritablement parfait dans le style…

  2. jonben jonben says:

    Très bon album mais un état dépressif ou artificiellement dépressif (genre en train de décuver) est nécesaire pour en saisir la subtilité.

  3. Joss says:

    Je ne pense pas qu’il faille obligatoirement être dépressif pour apprécier ce disque. Celà dit, il dégage une atmosphère toute particulière qui convient très bien à une écoute lors d’une journée de grisaille ou une matinée pluvieuse…si possible à l’écart de la civilisation :-)

  4. krakoukass Krakoukass says:

    Jonben disait ça car il était lamentablement en train de tenter (en vain) de se torcher au moment de l’écoute de cet album… ;)

  5. jonben jonben says:

    Pas du tout, je dis ça parce que c’est indéniable, il n’y a pas un microgramme de joie sur cet album, mais qui a dit que j’aimais la joie en musique?
    Cet album est très bien, après 20/20… on a jamais osé mais pourquoi ça ne me choque pas, les notes comme les commentaires restent l’avis particulier du chroniqueur!

  6. Joss says:

    Exact, je maintient le 20/20 ! ça ne veut pas dire qu’on peu pas faire mieux mais ce disque mérite la note maximale pour moi car je ne lui trouve aucun défaut…
    Alors ça y est Jonben ? tu a réussi à faire caca ? :-)

  7. jonben jonben says:

    Euh, non en fait, t’as pas compris Krakou.
    Sinon j’ai trouvé plus bad tripant que cet album… le nouveau Isis… j’ai envie de chialer – tellement il est beau ou tellement il est désespérant?

  8. Joss says:

    Quoi ? le nouvel Isis ? tu l’a déjà ??? salaud !

  9. Uriel says:

    Et bien Joss, ça carbure sec en ce moment sur ton clavier!
    Encore une chronique au ton juste où l’on a aucun mal à sentir la passion derrière les arguments. Et que cet album magnifique le mérite! D’ailleurs ceux qui, comme moi, l’auront découvert dès sa sortie, doivent commencer à sentir le besoin urgent de se tourner à nouveau vers lui histoire de rejouer ce bel automne 2002…
    De même, je ne trouve pas qu’il soit nécessaire d’être dépressif pour apprécier la musique d’Agalloch… En quel honneur en fait? C’est un langage qui parle à quiconque accorde de l’importance aux impressions qui durent, qui hantent.

  10. Julien says:

    Enfin je l’ai !
    Sublime de bout en bout, je ne m’ennuie jamais, c’est toujours touchant et mélodique à souhait, bref, superbe !
    Vivement l’hiver même si en été ca passe très très très bien ! :)

  11. guim says:

    Chacun pensera ce qu’il veut pour moi c’est pour l’instant le meilleur album d’Agalloch

  12. Crystal says:

    Cet album est … pff … MAGNIFIQUE

  13. AlCheMist says:

    Je le découvre en ce moment. Beau moment de contemplation…

  14. Abe says:

    Très bon album même si je reste moins enthousiaste que la plupart d’entre vous. D’autre part j’ai beau cherché et je ne vois vraiment pas les similitudes avec GYBE! il faut m’expliquer là :)

  15. Abe says:

    Ok pour The Hawthorne Passage mais pour les autres?

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