N’y allons pas par quatre chemins : la grâce d’Autumn aurora et la puissance de The swan road (respectivement 2è et 3 albums) sont, avec ce Blood in our wells, superbement conjuguées pour nous gratifier de ce qui s’annonce comme un incontournable de 2006. Les ukrainiens nous offrent en effet avec ce 4è album la quintessence de leur talent et sans nul doute leur meilleure offrande. Pour ceux qui souhaiteraient une brève présentation du combo, je préfère vous inviter à lire la chronique d’Autumn aurora présente sur le zine, ce qui vous permettra peut-être d’être vivement incité à vous intéresser à l’ensemble de leur carrière. C’est bon vous avez vu de quoi il retournait ? On peut continuer ? C’est parti.
Les vocaux se rapprochent plus désormais de feu Hate Forest (un peu normal lorsque l’on sait que le chanteur officie dans les 2 groupes), à savoir des hurlements graves et profonds, moins écorchés que par le passé, qui permettent à eux seuls d’instiller un souffle somptueusement épique tout en laissant libre cours aux finesses mélodiques de par leur savante rareté. J’ignore pourquoi j’éprouve ce sentiment mais j’ai, de plus, la nette impression que lesdits vocaux paraissent être un réel moyen d’expression à part entière de quelque chose de fort, et ne sont pas là simplement pour agrémenter la musique de manière classique. Bref, ils transpercent la chair.
Je faisais partie de ceux qui n’avaient été que relativement convaincus par leur précédent opus aux intonations me semble-t-il plus folk, plus froides, plus torturées et regrettait la mélancolie des premières offrandes. La liaison avec The swan road est toutefois aisée à faire à l’écoute d’un « The price of freedom » qui s’apparentait à un avant-goût de choix aux ambiances présentes sur ce Blood in our wells.
Les ukrainiens parviennent à nous faire voyager grâce à de brefs passages purement folkloriques (chants typiques de leur culture, petits instrumentaux en introduction de chaque morceau) tout en nous maintenant ancrés dans le présent, dans l’universel, dans le Beau. Dans le beau ? Dans le Sublime, pour être plus exact et reprendre cette distinction dont j’ai pris récemment connaissance via une comparaison entre l’art de Raphaël et celui de Michel-Ange basée sur une théorie d’Edmund Burke : si les œuvres du premier pouvaient être qualifiées de belles en cela qu’elles savaient faire montre de délicatesse, de suavité, d’harmonies et d’élégance, celles du second touchaient au sublime car vastes, obscures, puissantes et pleines de rugueuse vitalité.
Comment ne pas reconnaître ses dernières caractéristiques au grandiose When the flame turns to ashes ? Qui peut nier qu’un titre tel que Solitude ne pénètre pas les confins de votre désespoir pour l’accabler du poids de toute sa morgue ?
Mon camarade Dah-Neir soulignait à l’occasion de la chronique d’Autumn aurora les accointances avec Agalloch. La remarque vaut encore en 2006, notamment à l‘écoute du titre « Eternity » qui n’est pas sans rappeler dans les premiers instants le « Hallways of enchanted ebony » de Pale folklore. Pour d’autres raisons que cette similitude, il s’agit selon moi du morceau le plus poignant, empreint d’une formidable énergie se dévoilant crescendo dans une apothéose tragique.
L’album s’achève par ce qui est probablement le morceau le plus triste du groupe à l’heure actuelle : un « Ukrainian Insurgent Army », instrumental lancinant me rappelant un peu dans l’esprit « The Wanderer » d’Anthems to the welkin at dusk de feu Emperor.
Il n’est désormais plus permis de laisser Drudkh dans une relative indifférence et dans un carcan purement pagan/black metal ; fi également des débats mettant en balance qualité musicale et opinions douteuses (ici cela ne semble pas aller « plus loin » qu’un sentiment patriotique à travers les vers d’un poète ukrainien du XXè s.). Ne pas prêter attention à cette magistrale leçon d’évocation de la Nature et de tous les sentiments nobles et majestueux qu’elle peut inspirer, c’est prendre le risque d’ignorer ce qui se fait de mieux dans le genre cette année, pour ne pas remonter plus loin dans le temps.
- nav’
- furrows of gods
- when the flame turns to ashes
- solitude
- eternity
- ukrainian insurgent army
2ème écoute ce soir, et franchement convaincu. Cet album bute bien, et est super riche musicalement parlant. J’adore ce genre de BM lent et majestueux. La classe, ya pas à chier !
A toutes les chances de faire parti de mon top 10 de l’année ce disque là.
Magnifique !! Mieux que les précédents je trouve, qui étaient déjà vraiment sympa dans le genre !
vraiment très bon album en effet
Apparement LE disque qui fait l’unanimité depuis le début de l’année sur Eklektik .. Va falloir que j’y jette une oreille
Un bon album de black bien dépressif et construit mais qui souffre de deux défauts :
-la prod’ trop étouffée
-les soli de guitare qui gâchent le côté dépressif.
La prod étouffée ? Elles sont super claires les grattes, bien spacialisées…. La batt’ ça va aussi… Compacte, mais étouffée je pige pas. Quant aux soli, d’hab je déteste ça mais les 2/3 soli ici présents sont bien mélodiques et ne sont pas joyeux non plus, avec des mélodies assez particulières.
Pas d’accord avec toi (comdab du reste).
Il tourne en boucle celui-là, chez moi ! Top 5 2006 sans soucis pour le moment !
La chro de dah-neir et celle-ci m’ont donné envie d’écouter. Et pourtant le BM, ce n’est pas ce que je serais tentée d’écouter en premier…
je me range plutôt du côté de l’avis de florent pour la prod’ et les solis ; deplus, et sans vouloir pinailler, je ne classe pas ça dans le tiroir ‘black dépressif » , c’est pas nyktalgia ou les premiers shining non plus
J’adore cet album mais (putain ça me fait bizarre de dire ce que je vais dire) je ne suis pas loin d’être d’accord avec Hallu. Les solos me paraissent assez dispensables également, ils sont plutôt nuisibles qu’intéressants à mon sens. C’est vrai aussi que le prod est spéciale, étouffée ou compacte je ne sais pas, mais elle est spéciale!
bon, j’avais enormément aimé The Swan Road, j’ai hésité a acheté cet album… J’attendais une chronique. Maintenant, c’est fait.
HAN la honte krakou il est d’accord avec Hallu! Ben moi je suis completement de l’avis de Florent ou Dark a savoir que, non seulement c’est pas 2 solos dans tout un disque qui « casse une ambiance » et surtout que Drudkh c’est quand meme pas du black depressif. On est loin de forgotten tomb ou shining ici…. La prod est assez spéciale mais je dirais qu’elle est assez typique des groupes de l’est donc ca ne m’a pas choqué plus que ca. Ecoutez Warhead (Pol-Ukr) et vous aurez l’exemple parfait de la prod de l’est avec ce son ultra etouffé. Bref j’adore ce disque, depuis que je l’ai acheté il se passe rarement une journée sans que je l’ecoute…
En fait j’approcherais plus ce skeud de la scène « viking » (attention hein je suis loin d’être un connaisseur et ce n’est pas àprendre au sens strict) dans le sens où c’est épique et guerrier tout en restant relativement atmosphérique. Pour les puristes je les zutte, la présence de vikings en russie/ukraine est historiquement attestée ! :D
C’est clair que c’est pas spécialement dépressif.
je suis d’accord avec danette qui est d’accord avec moi
krakou les solis dispensables voire nuisibles ?! je trouve au contraire qu’ils permettent de donner une dimension supplémentaire au tragique de l’album sans tomber dans le pathos
pas tu tout convaincu par cet album, j’ai beaucoup de mal à l’écouter jusqu’à la fin :-(
rayé des listes le mydrin!
ouais, beh rayez moi aussi alors… Je l’ai écouté. j’ai bien aimé, mais je préfère le précédent, : The Swan Road. Faut que j’approfondisse encore un poil… On verra pour… Le Jugement Dernier :p
Bordeaux est vraiment une ville à bannir…:D
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