Je ne sais pas vous, mais pour ma part je ne me suis toujours pas vraiment remis de la claque infligée par le premier album de Cryptosis, que j’aurais d’ailleurs tendance à positionner en référence absolue dans le genre thrash metal futuriste moderne, devant même (oui oui) Vektor. Les hollandais ont en effet selon moi quelque chose en plus, un sens de la mélodie et de l’accroche tout en conservant bien sûr la frénésie propre au genre, qui leur donnent l’avantage à mes oreilles et rendent leurs compositions plus lisibles et jouissives.

J’étais donc impatient de poser les oreilles sur ce nouvel album, Celestial Death, qui débarque enfin après presque 4 ans d’attente fébrile, toujours chez Century Media.

Un nouvel album qui s’inscrit, et tant mieux, dans la droite ligne de son prédecesseur : Cryptosis n’a pas décidé de changer de formule ni d’adoucir son propos (Laurens n’a -presque cf fin de chronique- pas non plus changé de registre vocal qui reste à 100% aboyé, toujours pas de trace de voix claire ici). Au point même de nous proposer une fois de plus une introduction et un interlude, mais petit changement on gagne cette fois une outro qui vient également contribuer à nous emmener dans l’univers du groupe (et à nous en ramener du coup), et au vu de la pochette dans la droite ligne de la précédente, le futur ne s’annonce toujours pas franchement réjouissant chez les hollandais (difficile de leur donner tort…).

Idem pour la présence constante de synthés planants qui semblent sortis d’une autre époque, leur sonorité vintage participant paradoxalement à accentuer le côté « moderne » (ou prog?) du thrash des bataves en rendant en prime la musique du groupe sacrément épique (lui donnant même parfois des accents orientaux, même s’il n’y a pas cette fois de titre comme « Prospect of Immortality » qui fleurait bon l’Egypte, quoiqu' »In Between Realities » n’en soit parfois pas très loin!). On peut même dire que le groupe a poussé le travail sur les atmosphères et les sonorités d’arrière-plan encore un cran plus loin (exemple avec les sons étranges du plus posé « Absent Presence », qui m’ont fait penser à ce que proposait Lunar Aurora dans un genre évidemment globalement bien différent)

Pas de grosse nouveauté notable donc mais tant que les hollandais seront enclins à nous pondre des bombes comme ils le font, on les suivra le sourire aux lèvres, car les 8 vrais nouveaux titres (déduction faite des titres d’ambiance déjà évoqués) qui figurent sur Celestial Death sont encore une fois parfaitement réussis et d’une qualité constante avec peut-être pour point d’orgue le monstrueux « Reign of Infinite » et ses 5min44 incroyables.

La seule petite chose que l’on peut regretter de voir disparue sur ce nouvel album, ce sont les cris suraigus dont Laurens nous gratifiait sur plusieurs titres et que je trouvais personnellement super jouissifs. Mais c’est un détail qui ne m’empêche pas de constater que Cryptosis a parfaitement réussi à transformer l’essai et à passer le cap du deuxième album avec cet excellent Celestial Death qui devrait logiquement vous combler de bonheur si vous aviez apprécié le précédent.

Tracklist :
01 – Prologue – Awakening
02 – Faceless Matter
03 – Static Horizon
04 – The Silent Call
05 – Ascending
06 – Motionless Balance
07 – Reign of Infinite
08 – Absent Presence
09 – In Between Realities
10 – Cryptosphere
11 – Coda – Wander into the Light