Therion – Lemuria

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Style: heavy opéra metalAnnee de sortie: 2004Label: Nuclear Blast

Un nouvel album de Therion est toujours un événement alors quand on nous en propose deux d’un coup on peut être en droit de se réjouir. Au passage on peut saluer l’effort de Nuclear Blast pour cette sortie qui a vraiment mis les petits pots dans les grands, laissant une grande liberté au groupe pour le sublimer encore un peu plus. D’abord Therion n’a pas eu à faire un choix parmis tous ces morceaux pour n’en faire qu’un seul album et c’est tant mieux, 21 morceaux d’un Therion plus innovant que jamais (on y reviendra) c’est du luxe. Ensuite, le digipack qui nous est proposé dans le commerce pour le prix d’un cd normal est de grande qualité tant au niveau des finitions que des artworks. Bref pour les aficionados des beaux objets, celui-ci tiendra une place prépondérante dans leur discographie. Mais venons en à l’essence même de cet objet, la musique. En commençant par Lemuria.

Pas une seconde de suspens, cet album est pour moi le meilleur des deux voir peut être le meilleur album de Therion dans leur période symphonique entamée avec « Theli ». On entre directement dans le vif du sujet avec « Typhon » qui nous fait comprendre d’entrée que Therion poursuit son petit bonhomme de chemin dans le domaine du heavy symphonique « operesque ». Un riff typique heavy, des chœurs mêlés d’hommes et de femmes, et même une voix typée black. On a dès le début droit à un florilège de tout ce qui fait le charme de Therion. Les orchestrations symphoniques sont grandioses (merci à l’orchestre de Prague, déjà auteur des parties symphoniques de Dimmu Borgir pour leur petit dernier) et apportent toujours ce petit plus qui fait que Therion se reconnaît dès les premières secondes. Ce morceau est à lui seul un condensé de la maîtrise de Therion, des soli en veux tu en voilà, des break, des refrains entraînants, des chœurs bluffant, le tout servi par une production implacable. Pas de doute on va en prendre plein la tronche et ça fait plaisir !
« Uthark Runa » nous emmène légèrement en arrière, en se rapprochant du style pratiqué par le groupe pour « secret of the runes », tout en mettant clairement en avant les parties heavy où le chanteur (Mats Levén pour ce morceau) est tout à fait convaincant dans un style qui, vous le savez maintenant, ne me plait guère d’habitude. Le morceau bien que relativement classique au niveau de sa structure reste un bon moment.

Voici ensuite le morceau en deux parties « Three ships of Berik » véritable épopée guerrière où les flûtes enchanteresses côtoient un death/heavy métal percutant et des parties d’opéra simplement grandioses. Alors que la première partie mise sur l’aspect de bataille, la deuxième partie, simplement appelée « victory ! » est une sorte d’hymne de victoire joyeux tel qu’on pourrait en entendre dans des dessins animés Disney. Ce morceau se démarque complètement du reste de l’album tant l’accent est mis sur les vocaux death métal (légers quand même) de notre ami Christofer Johnsson (qui prouve au passage qu’il n’a pas perdu sa voix) mais il se marie pourtant à merveille et l’enchaînement avec le splendide « Lemuria » est superbement bien travaillé. Pourtant ces deux morceaux n’ont pas grand choses en commun, ce dernier ressemblant plus à ce qui avait été fait lors de Theli : un clavier « cheap », une voix d’opéra et des chœurs. Le changement se fait principalement grâce à la voix de Piotr Wawrzenuik (à vos souhaits) absolument parfaite dans un registre heavy très juste sans tomber dans les aiguës insupportables de ce genre de style. Un brillant morceau, les 4 minutes 15 qu’il dure passent à une vitesse incroyable !

Sans aller jusqu’à décortiquer tous les titres un à un, on peut dire que Lemuria est un album extrêmement varié, très bien construit, mélangeant des parties symphoniques, des parties médiévales et des parties typiquement métal dans une alchimie que seule Therion réussit à faire fonctionner. Un disque comme on aimerait en avoir plus souvent dans les oreilles tant il est rafraîchissant d’entendre un groupe sortir des sentiers battus et prendre des risques.

Lemuria est un album à part dans la carrière de Therion, une sorte de bulle englobant toutes les époques du développement du groupe depuis « Lepaca Kliffoth » (pour le morceau « three ships… » et ses parties death métal) jusqu’au brillant « Secret of the Runes » (pour ce mélange habile de heavy et d’opéra), sans oublier des essais plus étonnants comme ces virées médiévales et plus globalement l’expérimentation qui s’en dégage. Prise de risque maximum pour Therion dans cet album et magnifique résultat. On tient sans doute là le meilleur album de Therion, le plus inspiré, le plus original.

  1. typhon
  2. uthark runa
  3. 3 ships of berik : part 1
  4. 3 ships of berik : part 2
  5. lemuria
  6. quetzalcoatl
  7. the dreams of swedenborg
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  10. feuer overture / prometheus entfesselt
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