Évitons les jeux de mots pourris sur le patronyme du groupe et attardons nous plutôt sur ce très bon album, Bleed the Sky, qui fait à mon avis partie des quelques albums qui doivent rester, parmi la palanquée sortie durant la période néo métal de la fin des années 90, début des années 2000.
Ce 2ème album de Reveille surpasse sans mal le précédent, Laced qui était un effort encore un peu juste, trop influencé par Rage Against The Machine, encombré d’approximations, à commencer par le chant moins percutant et moins juste que sur Bleed the Sky.
Pour faire simple, on pourrait aisément décrire le Reveille de ce 2ème album comme une sorte de Limp Bizkit plus rentre-dedans, plus sérieux, avec des lyrics beaucoup plus travaillés que ceux de Durst. Il s’agit donc de néo métal, tendance rap-métal.
On remarque dès la première écoute que le son est énorme, avec une basse bien présente et bien mise en avant, et 9 ans après, tout tient encore remarquablement la route et vous saute encore à la gueule comme il le faut.
Le disque est rempli d’hymnes imparables, et dès « Unborn » la pression ne va pas se relâcher, même si (le néanmoins très bon) single « What You Got » peut faire penser à tort que le groupe fait un peu trop dans la facilité avec ce refrain répété jusqu’à l’explosion. Les autres morceaux sont en effet plus fins, tout en restant efficaces et accrocheurs, le groupe restant fidèle au genre dans lequel il officie. Reveille sait intelligemment ménager ses efforts et proposer des montées en puissance redoutables, nombre de morceaux explosant en passages furieux sur lesquels le chanteur éructe littéralement sa rage (renvoyant Durst à ses cours de chant).
Le chant de Drew Simollardes est très virulent, majoritairement scandé et agressif, mais le bougre sait aussi poser sa voix de façon plus subtile lorsque le besoin s’en fait sentir, comme sur « Modified Lie ». La construction du chant sur le disque est assez remarquable, misant tout sur l’efficacité mais sans facilité d’écriture, on sent une vraie recherche pour aboutir à quelque chose de bien foutu et qui marque. La plupart des refrains sont absolument jouissifs, pas si faciles qu’on pourrait le penser, ils restent en tête pour longtemps.
Conscient qu’une agression rap-métal constante puisse fatiguer l’auditeur, le groupe a la bonne idée de couper son album avec le morceau éponyme, un morceau sombre, inquiétant, qui commence comme une lente litanie avec des chœurs mélancoliques et quelques vocaux bien rageurs quand même, avant d’exploser littéralement à mi-parcours. Idem pour « Down to None » petit intermède purement rap, très efficace et là encore assez mélancolique, on n’est pas là pour rigoler chez Reveille. Quant à l’excellent « Plastic », il permet à Drew de partager le micro avec Stephen Richards, le chanteur de Taproot à la voix caractéristique avant là-encore une ultime explosion qui vient déchirer les tympans.
Pourquoi reparler d’un tel album en 2010, 9 ans après sa sortie ? Parce que c’est un putain de bon album qui atterrit très régulièrement sur ma platine, qui n’a pas pris une ride et qui n’a clairement pas eu le succès qu’il aurait du avoir à l’époque…
PS : à noter que le groupe s’est séparé en 2002 (mais s’est reformé le temps d’un concert fin 2008), et qu’une partie des membres (chanteur + guitariste) a fondé Genuflect, toujours en activité à ce jour (2 albums sortis).
- unborn
- what you got
- look at me now
- modified lie
- comin back
- killing me
- bleed the sky
- inside out
- catarax
- down to none
- derelict
- plastic
- farewell fix
Plus un pour cet album, ahh c’était le bon vieux temps
retour en 2002…pfff, coup de nostalgie pour moi qui était un grand fan de néo à l’époque et qui le suis toujours encore un peu bien que de nombreux prétendants aient disparu…je connaissais Reveille mais je ne m’y étais pas réellement interessé à l’époque mais la vidéo mise en ligne est excellente, ça ressemble effectivement à Limp Bizkit en plus straight to the face…dommage que ce groupe fut noyé dans la masse. En passant, d’autres groupes sous-estimés à mon gout comme Ultraspank (indus/Tool/neo – 1998), Videodrone (new wave/disco/neo – 1999) ou Boyhitscar (70ies hard rock/neo – 2001) connurent le même sort. Peut-être que dans 10 ou 15 ans, lors d’un revival, ils remonteront de nouveau à la surface…